"Better inspection, better learning" : les inspections générales européennes s'interrogent sur leurs évolutions
Paru dans Scolaire le samedi 24 novembre 2012.
C'est avec la conviction que la qualité des inspections joue sur la qualité de l'enseignement que l'association des inspections générales européennes, ou SICI* a organisé un séminaire au CIEP (Centre international d'études pédagogiques) de Sèvres du 21 au 23 novembre. L'un des résultats est que le système français permet, lors de l'entretien qui suit l'observation en classe, "un moment professionnel d'une intensité exceptionnelle", qui va "au coeur de l'apprentissage".
Les inspecteurs écossais, néerlandais, anglais, suédois... présents se sont en effet répartis par goupe de deux, et avec un inspecteur général français, ont suivi un IEN (inspecteur de circonscription pour le 1er degré) ou un IA-IPR (inspecteur pédagogique dans le second degré) dans une école, un collège, un lycée d'enseignement général et un lycée professionnel pour assister à une classe et à l'entretien qui a suivi.
S'ils ont, lors de la synthèse de l'atelier, été surpris de l'unanimité du constat porté sur la richesse de ce moment de dialogue entre l'enseignant et son inspecteur, les participants ont aussi constaté les différences entre les systèmes d'inspection. En France, le focus est mis sur l'individu, alors que dans d'autres pays, il est mis sur l'établissement, sur la vie des élèves, sur leur développement social et personnel, et dans d'autres encore, sur la conformité aux normes... Partout, les enseignants redoutent les inspections, mais trouvent souvent, après coup, leurs apports "fantastiques", et trop rares. Dans l'idéal, il faudrait donc multiplier les inspections, et diversifier les angles...
Autre constat, dans tous les pays, les systèmes changent constamment. Car ce qui se passe dans la salle de classe est certainement ce qui est le plus important, mais ce qui se passe ailleurs dans l'établissement est aussi très important. Un établissement est plus que la somme des salles de classe qui le composent. D'où l'accent mis sur l'auto-évaluation, l'évaluation par les pairs et les visites par des équipes diversifiées d'inspecteurs. D'où aussi le développement à venir, sur le site de l'association, ouvert à tous, d'une "académie de l'inspection", qui réunira des contributions diverses. Le bureau du SICI est présidé par une suédoise (Marie-Hélène Ahnborg), et comprend des inspecteurs du Portugal, de République tchèque, de Basse-Saxe, des Pays-Bas et de Serbie. La coordination de la SIA (l'académie de la SICI) est assurée par l'écossaise Isobel McGregor.
* SICI pour "Standing international conference of national and regional inspectorates of education". L'association compte 32 pays membres. Le site ici.