Refondation de l'Ecole : des enseignants du second degré ambivalents (le SNES)
Paru dans Scolaire le jeudi 22 novembre 2012.
"Nos collègues [les enseignants du second degré, ndlr] sont un peu déçus, mais ils ne veulent pas non plus mettre en difficulté un gouvernement de gauche, et ils ont peur d'un retour de la droite." Frédérique Rollet, co-secrétaire générale du SNES, commente ainsi, pour ToutEduc, la situation sur le terrain. Pour elle, la grogne est surtout sensible dans les lycées, où "la réforme Chatel" s'applique en terminale, et où les chefs d'établissement cherchent à rogner par tous les moyens sur le décompte des heures, de première chaire notamment.
De plus, qu'il n'y ait rien sur le lycée dans la loi d'orientation leur donne à penser qu'il y a "centration sur le bloc école-collège", et donc, éventuellement menace sur l'unité du second degré, à laquelle ils sont attachés car il permet leur mobilité, le passage d'un cycle à l'autre, et parce que les lycées, avec leurs trois voies, "constituent le débouché naturel du collège".
Sur la création d'un cycle "CM2-6ème", le SNES est partagé, et préférerait qu'on pense "en termes d'organisation plutôt que de structures" et "à travailler ensemble plutôt qu'aux échanges de service". Le syndicat se félicite que le ministre ait renoncé, dans le projet de loi, à des dispositions sur l'expérimentation qui "allaient très loin", sur les dérogations aux statuts comme aux programmes. "Le précédent créé avec les collèges ECLAIR nous a appris que l'administration passait facilement des expérimentations à la généralisation".