Violences faites aux personnels de l'éducation : pas d'explosion, mais une "hausse graduelle" (FAS)
Paru dans Scolaire, Justice le jeudi 22 novembre 2012.
La rentrée scolaire n'a pas été marquée par une explosion des violences faites aux enseignants, contrairement à ce qu'ont pu donner à penser quelques faits divers très médiatisés, mais nous assistons à une "croissance graduelle" du nombre des dossiers déclarés aux "Autonomes de solidarité laïques". C'est ce qui ressort des statistiques de la FAS, présentées à l'occasion du salon de l'éducation. Le nombre des agressions physiques (sans ITT) déclarées en septembre 2011 était de 21, contre 24 cette année. Les Autonomes sont davantage préoccupés de l'augmentation régulière des cas de "harcèlement", passés de 286 en 2009-10, à 335 et 370 l'an dernier.
Pour Daniel Husson, secrétaire général de la fédération, même si le terme de "harcèlement" n'est pas juridiquement approprié pour des conflits entre collègues, cette augmentation est "un symptôme" du sentiment de solitude de personnels qui n'ont personne "à qui en parler". Une expérience de médiation se met en place dans le Nord, avec des personnes formées à la médiation, pour les conflits entre adhérents.
Les 3/4 des dossiers concernent des "insultes, menaces, propos calomnieux, dégradations de biens matériels". Ils étaient 3 012 en 2011-12, contre 2 568 l'année précédente. Les agressions physiques "légères", du type bousculade n'entraînant pas d'ITT sont en baisse (212 dossiers, contre 265), tout comme les "préjudices informatiques" (152 dossiers) qui peuvent avoir un impact d'une extrême violence sur les personnels, lorsqu'ils se rendent compte qu'ils sont un objet de dérision sur les réseaux sociaux. La FAS attribue cette "stabilisation" aux actions d'information des élèves qui ont été mises en oeuvre par l'institution, mais aussi par d'autres acteurs, dont la gendarmerie. Le nombre des agressions physiques entrainant une ITT serait stable, il variait ces dernières années entre 150 et 200, une bonne raison de relativiser la médiatisation de faits divers à cette rentrée.