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ESPE : déception des IUFM

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 20 novembre 2012.

"Tout ça pour ça". Patrick Demougin, président de la CDIUFM (conférence des directeurs d'IUFM) considère que les ESPE (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation) assumeront finalement "la plus mauvaise part" de l'héritage des IUFM qui seront supprimés par la refondation : pour lui, les dispositions prévues "sont étriqué[e]s, empêtré[e]s dans d’impossibles compromis entre des acteurs mal identifiés", et "sous-estiment, à dessein peut-être, les effets de système de l’organisation universitaire".

Il ajoute : "Nous avions l’espoir d’un continuum et de la nécessaire durée, de l’indispensable cohérence de l’ensemble du processus de formation", de la licence à la formation continue. Mais les ESPE seront "maîtres d’ouvrage délégués" et "maîtres d’œuvres", seulement pour "certaines parties de la formation". Elles "ne seront pas vraiment instituées dans la loi, mais organisées localement". Leurs missions seront, "à une ou deux exceptions près" celles des IUFM.

Le document de travail ministériel, dont ToutEduc a eu copie, prévoit en effet que les ESPE seront "des composantes internes constituées au sein d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel [les universités, ndlr] ou au sein d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES)". Ce sont les établissements qui proposeront aux deux ministères de tutelle "une proposition d’organisation" et indiqueront "la forme juridique choisie". Les ESPE passeront "des conventions relatives à l’organisation des enseignements", sur le modèle des UFR médicales. Leurs instances "devront étroitement associer les composantes disciplinaires des universités impliquées dans les missions des ESPE, les représentants des institutions académiques et scolaires, les représentants des personnels et des étudiants". Elles disposeront "d’un budget propre intégré au budget de l’EPSCP ou de l’EPCS".

Patrick Demougin considère que ce projet amène à séparer les disciplines académiques qui seront "l’apanage des seules UFR", et la dimension professionnelle. Il estime en effet que le concours placé en M1 amènera à "séparer le disciplinaire et le professionnel" même si le projet de texte précise que "la position du concours ne saurait remettre en cause le caractère simultané de la formation". Durant l'année de M2, les stagiaires feront un mi-temps sur le terrain, ce qui "conduira à un volume de formation disponible réduit presque de moitié par rapport à l’existant". Il commente : "on comprendra qu’il n’est plus seulement question de rejouer le film de Lelouch, Tout ça pour ça, mais bien de faire un grand bond en arrière (...)"

Le projet de texte précise qu'une formation de niveau master "implique notamment une initiation à la recherche et la maîtrise d’une langue vivante étrangère" et que "des stages en entreprise (...) pourront être organisés". Les compétences disciplinaires auront été aquises "en amont au cours du cycle de licence" tandis que la formation donnée dans les ESPE, "fortement professionnalisante, comporte des dimensions disciplinaires et scientifiques". Les deux ministères estiment que "la souplesse de l’architecture du cursus de master caractérisée par la semestrialisation et la modularisation des enseignements permet la mise en œuvre de parcours différenciés pour tenir compte des spécificités du métier d’enseignant (PE, PLC, PLP, CPE...)".

Le billet de P. Demougin sur le site de la CDIUFM, ici.

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