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Le report de la réforme des rythmes scolaires : "une décision sage si nous n'avons pas de garanties" (SNUIPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 15 novembre 2012.

Le SNUIPP a adressé ce 15 novembre au Premier ministre un courrier où il lui demande de "[s']engager fermement pour que cette réforme [des rythmes scolaires] soit une réussite pour l'école primaire". Le syndicat FSU du premier degré considère qu' "il faut y consacrer l'intelligence et les moyens nécessaires", afin de répondre à quatre objectifs : allègement de la journée, gratuité des activités périscolaires, égalité de l'offre sur tout le territoire et qualité des activités qui ne doivent être nulle part de la garderie ou de la "cour de récréation". Son secrétaire général ajoute que le report de cette réforme à 2014 serait "une décision sage si nous n'avons pas de garanties" sur ces 4 points. Pour lui, "les semaines à venir seront déterminantes".

Sébastien Sihr ajoute que les enseignants ne sont pas favorables au statu quo. Mais la journée doit être réellement allégée pour les élèves, comme pour les enseignants qui n'auraient plus que 23h. devant élèves. La réforme doit être l'occasion "d'une redéfinition de leur métier", et d'une meilleure prise en compte dans leur service des temps de concertation. L'aide aux devoirs doit se faire dans le cadre des 23 h (4 journées de 5 h et une demi-journée de 3 h.) de même que l'aide individualisée. Cela suppose évidemment une "remise à plat" des programmes, qui sont très lourds depuis 2008, d'autant que s'y ajoutent des "éducations à" (la prévention routière, la sexualité, la santé, l'égalité hommes-femmes), qui sont toutes légitimes mais qui se "sédimentent" sans cohérence. En revanche, un allongement de l'année scolaire n'est pas un sujet "tabou", même s'il ne doit pas être de 2 semaines. Il faudrait de plus que les calendriers du 1er et du second degrés restent les mêmes.

En ce qui concerne les activités périscolaires, mais aussi la réflexion sur le bien-être des élèves, sur les locaux et leurs aménagements, les toilettes, l'organisation de la sieste, des repas, l'accueil le matin...,  le SNUIPP considère qu' "il y a besoin d'une articulation cohérente" avec le temps scolaire, mais que "la pédagogie", par exemples le choix des manuels, ou la destination d'une classe transplantée, doit rester "à l'intérieur de l'école" tandis que ce qui est dans "le champ éducatif" est du ressort de la collectivité, "en lien avec l'école". Il n'est pas opposé par principe aux PEL (projets éducatifs locaux), s'il y a donc "clarification des compétences". 

Interrogé sur la scolarisation des moins de trois ans, le secrétaire général du SNUIPP considère que "le jeu en vaut la chandelle, mais qu'il ne faut pas vouloir faire du chiffre", et rappelle qu'elle se faisait "souvent dans des conditions non satisfaisantes". Il y faut des conditions spécifiques en termes d'effectifs, de locaux, mais aussi de "collaboration avec les professionnels de la petite enfance". Sur l'éducation prioritaire, dont il faudrait revoir la carte, le syndicat pense qu'il faut "mettre le paquet", avec "plus de maîtres que de classes" et la formation des enseignants, sur "les écoles qui concentrent les difficultés". Il n'est pas opposé à la "labellisation" des établissements.

Sébastien Sirh est conscient des enjeux financiers de la réforme des rythmes scolaires, et de la nécessité que l'opinion publique y voie le souci de l'amélioration de la réussite des élèves. Le SNUIPP a publié ce 15 novembre une enquête menée auprès des enseignants par Harris interactive qui montre qu' "ils plébiscitent l'idée d'une réforme", mais que celle-ci doit s'attaquer en priorité à l'échec scolaire. Leurs priorités sont la baisse des effectifs, la formation professionnelle, le travail en petits groupes et l'attribution de moyens supplémentaires aux écoles qui concentrent les difficultés. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, et, estime Sébastien Sirh, leurs réponses témoignent d'un "mal-être" pour partie dû aux discours des politiques ces dernières années. "Mais la question salariale est très prégnante. Ils gardent la flamme, mais ont-ils encore confiance dans l'institution ?"

 L'enquête et les positions du SNUIPP sur son site, ici.

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