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Refondation de l'Ecole : ultimes réglages ?

Paru dans Scolaire le mardi 13 novembre 2012.

Le texte de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école n'aurait pas encore été soumis aux autres ministères, et il n'est pas certain que le calendrier, un examen en conseil des ministres fin décembre et un débat à l'Assemblée nationale au mois de janvier pourra être tenu. C'est du moins ce qu'indique Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA, après une réunion qui a duré 5 heures hier soir, 12 novembre, et dans la nuit, avec le ministre et les syndicats enseignants. Cette réunion était précédée d'une autre réunion du ministre avec les associations des collectivités, Régions et Départements, mais aussi de toutes les villes, l'AMF (les maires), l'AMRF (les maires ruraux), les villes moyennes... 

Cette réunion a permis de lister tous les points qui seront dans la loi, dont les syndicalistes ont vu le texte, mais sans l'annexe, qui portera toutes les intentions. Ils n'ont pas eu non plus communication de la partie "programmation". Un autre rendez-vous est fixé cet après-midi pour évoquer la liaison école-collège, un sujet sur lequel le ministre serait "en retrait" selon Ch. Chevalier. Il tiendrait toutefois à la création d'un cycle CM2-6ème.

En ce qui concerne les ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation), elles devraient bénéficier de budgets fléchés, et de directeurs nommés en conseil des ministres sur proposition de leurs conseils d'administration.

Les collectivités ont la satisfaction de savoir que les PEL (projets éducatifs locaux) seront bien mentionnés dans la loi, mais ils ne seront pas obligatoires. En ce qui concerne les rythmes scolaires, dont le ministre continue d'affirmer qu'ils changeront bien à la rentrée 2013, ils ne figureront pas dans la loi, ce qui aurait été obligatoire si la durée de l'année scolaire avait été modifiée. Les vacances d'été ne seront pas amputées. Il semblerait que les communes auront le choix du mercredi ou du samedi matin, que les enseignants auront la classe entière 24h. par semaine, soit 5 h par journée entière, 3 h pour la demi-journée, une heure à répartir, éventuellement 4 fois 15 minutes. Il n'est plus question d'aide aux devoirs. Restent les 108h/an dues par les enseignants. Elles sont actuellement réparties en 60h. pour l'aide personnalisée, 6h. pour les conseils d'école, 18h pour "l'animation pédagogique", le reste pour le travail en équipe. Leur utilisation et leur nouvelle répartition est ouverte à la négociation.

Vanik Berberian, président de l'AMRF, fait remarquer que, pour certaines petites communes, l'école représente 40 % de leur budget, et qu'elles n'ont aucune marge de manoeuvre, d'autant que la conception d'un PEL est onéreuse. Les communes rurales demandent évidemment à bénéficier du fonds de péréquation et du fonds de compensation. Elles demandent aussi à revisiter le traditionnel partage des charges avec l'Etat. L'équipement en numérique influant sur la pédagogie, il serait normal que son financement lui échoie. Mais elles demandent aussi que soit élargi le profil des personnes susceptibles d'intervenir sur le temps périscolaire dégagé par la réforme des rythmes scolaires. Les associations d'éducation populaire, familles rurales et foyers ruraux notamment, "ont été décimées" ces dernières années par les réductions de subventions et doivent être reconstruites. D'autre part, les villages peuvent abriter des personnalités qualifiées. 

Mais alors que le SE-UNSA est favorable à la "refondation", tout comme l'AMRF, qui demande qu' "on passe à l'acte", ce n'est pas le cas de SUD-éducation, qui dénonce des "flous préoccupants" et qui y voit "davantage un bidouillage mal fagoté qu’une vraie transformation des rythmes, qui supposait de mettre des moyens humains et financiers pour répondre aux nécessités pédagogiques et aux attentes des personnels". Pour FO, Vincent Peillon "confirme et renforce l’école du socle, pilier des contre réformes, il continue la mastérisation, il annonce l’abandon aux régions de l’orientation scolaire et de la carte des formations professionnelles." De plus, pour ce qui est des rythmes scolaires dans le 1er degré, le ministre de l'Education nationale "n’a répondu à aucune question sur la perte de rémunération des personnels liée à une demi-journée de travail supplémentaire". Enfin le SNCL-FAEN voit dans certaines mesures "un ravalement de façade", dans d'autres, des points positifs, et dénonce toute une partie de la loi qu'il traite de "démolition", notamment ce qui touche à la liaison école-collège et au "renforcement du socle commun".

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