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V. Peillon précise sa pensée sur le socle, la laïcité, les programmes, le métier d'enseignant (Mediapart)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 22 octobre 2012.

"Vous allez voir, ça va secouer quand même." Vincent Peillon était invité le 19 octobre par Médiapart, et il a, très vite, souligné les difficultés auxquelles il pense qu'il sera confronté, même si le rapport de la concertation préalable lui donne "des bases pour agir" relativement consensuelles, et porteuses de transformations importantes : "Pour la première fois, les professeurs du secondaire ont accepté la priorité au primaire." 

Pour le ministre de l'Education nationale, le "plus de maîtres que de classes" générera "une transformation des pédagogies fondamentale". Il évoque aussi, parmi les facteurs d'évolution des usages, "la mutualisation des expériences innovantes", le "très haut débit dans toutes les écoles de France", le plan numérique et le développement de "logiciels pédagogiques".

Les ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation) vont réunir professeurs et éducateurs, qui "vont apprendre à travailler différemment". Les écoles et les établissements scolaires seront en effet amenés à "travailler avec les collectivités locales", mais aussi avec les associations d'éducation populaire et les institutions culturelles. S'il n'a pas été plus précis, il est clair que Vincent Peillon entend le terme "éducateurs" au sens large, et qu'il pense aux personnels éducatifs des collectivités et des associations. 

Interrogé sur le socle, Vincent Peillon estime que "la Nation doit être capable de dire précisément ce qu'elle souhaite pour tous ses enfants". Ce sont bien sûr des connaissances, mais aussi des compétences. Il rappelle que lorsqu'on a parlé de compétences à l'école maternelle, personne n'a parlé de soumission au grand capital. S'il y a ajouté le mot culture, c'est pour répondre à ceux qui voient dans le socle un "SMIC culturel". Il faut au contraire garantir à tout le monde un haut niveau, et donc donner du socle une interprétation qui tire vers le haut. "Je veux élever le niveau de culture et de qualification pour tous", ajoute le ministre.

En ce qui concerne les enseignants, Vincent Peillon rapporte une réflexion de François Hollande après qu'ils eurent tous les deux discuté longuement avec des professeurs de lycée professionnel : "c'est incroyable, ils ne nous ont pas parlé rémunération", ils ont demandé au président et au ministre, "donnez nous les moyens de bien faire notre métier!" Le ministre insiste sur les difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants de certains établissements : "Il faut imaginer à quel point ce métier est physique." Et il compte bien diminuer pour eux le temps de service devant élève, afin de permettre les concertations, mais il ne fera pas, ce soir là, de combien. Il dit seulement "un certain nombre". Il annonce aussi la suppression des primes individuelles. Il considère que la droite voulait "s'attaquer au statut" des enseignants, ce qui n'a rien à voir avec le fait de "penser différemment le métier d'enseignant".

A un professeur de sciences économiques et sociales qui l'interroge sur certaines aberrations du programme de terminale, il répond que sa discipline a été "particulièrement mal traitée" et il annonce des mesures prises urgemment, sans attendre la créaction du Conseil supérieur des programmes, qui permettra de "quitter ces débats oiseux où n'importe quel idéologue peut refaire les programmes en fonction de ce qu'il pense lui-même".

L'orientation sera "un des 4 ou 5 grands sujets de la loi" à venir. Il a pu constater que des élèves des lycées professionnels "n'avaient pas d'information" sur les métiers et la construction de parcours professionnels, alors que "les métiers sont en train de se transformer à une vitesse".

A une question d'Edwy Plenel sur les mamans voilées accompagnatrices de sorties scolaires, Vincent Peillon répond qu'il ne va pas "nourrir la machine dont se sert Marine Le Pen" en faisant une déclaration. Mais il fait "une très grande confiance aux enseignants pour aborder les choses avec intelligence, sans provoque de vexations à l'égard des enfants". Il dit tout le mal qu'il pense d'une "laïcité falsifiée" devenue "une arme anti-musulmans". Et il compte sur l'enseignement de "la morale laïque" pour que l'on sache ce qu'est réellement la laïcité.

L'entretien avec Vincent Peillon, ici.

 

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