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Echos des 8èmes rencontres nationales de l'Education

Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 21 octobre 2012.

Les 8èmes rencontres nationales de l'éducation, organisées par la Ligue de l'enseignement et la Ville de Rennes, les 17 et 18 octobre, survenaient au moment où l'avant projet de loi de refondation de l'Ecole était présenté aux acteurs du monde scolaire. Mais pour les intervenants, le système éducatif ne se résume pas au scolaire. Voici des échos des débats.

Maéla Paul (institut de formation en travail social, Pays-de-la-Loire) définit la finalité de l'accompagnement comme la possibilité pour un individu du "dire JE", d'être "autonome", donc d"'être ce qu'il est". Mais est-ce encore le cas lorsqu'un(e) assistant(e) sociale demande à des gens du voyage d'avoir une adresse fixe pour toucher le RSA ? L'accompagnement, n'est-ce pas trop souvent une manière de faire entendre aux personnes en difficulté "le discours raisonnable qu'elles doivent entendre". Celui qui accompagne doit en permanence se demander "pour qui je me prends, pour qui je prends l'autre, pour quel monde je travaille", et écouter celui qui est accompagné. 

Pierre Merle (sociologue, Rennes), dénonce le rôle que jouent les palmarès du type "résultats au bac" dans la constitution d'un "apartheid scolaire".  Les établissement qui ont les meilleurs résultats, et notamment les établissements privés ont plus de demandes que de places, et du coup sélectionnent scolairement et socialement, du fait des coût de scolarité, leurs élèves. Stanislas ne compte ainsi que 1 % d'enfants d'origine populaire. Il demande qu'au moins les établissements privés participent à la rescolarisation des enfants qui ont été exclus de leur collège ou de leur lycée. 

Eunice Mangado-Lunetta (AFEV) constate que "les familles ont intégré la nécessité pour leurs enfants d'avoir un diplôme", et elles font "de leur mieux" pour qu'ils réussissent dans le cadre de la compétition scolaire. Mais elles craignent de n'avoir pas "toutes les clés", elles ont peur de se tromper si elles interviennent lorsque les enfants font leurs devoirs, elles se sentent incompétentes et elles culpabilisent. 

Jacques Bernardin (Paris-VIII, GFEN) considère comme "monstrueux" le taux de 17 % de jeunes qui sortent du système scolaire sans avoir au moins un CAP. Cet échec constitue "un stigmate", et génère "un sentiment d'incapacité personnelle" qui "pèse lourd", "toute une vie". Il dénonce ceux qui disent qu'on peut être heureux sans diplôme, comme si on pouvait être heureux quand on n'a pas "la capacité à prendre sa place dans la société".

Didier Jacquemain (les Francas) fait le compte, avec la réforme des rythmes scolaires, un enfant qui est accueilli le matin avant l'école et qui reste le soir après l'école passera autant de temps avec des personnels "Education nationale" qu'avec des personnels "collectivités territoriales". Il faudra bien trouver un espace de mise en cohérence de ces moments de la journée, mais pour lui, c'est l'Etat doit assurer l'animation du débat.

Pour Françoise Clerc (Education & Devenir), le service public d'éducation va bien au-delà de l'Ecole. Mais l'Education nationale doit rester une institution et l'Etat doit dire ce qui est "partageable" avec les collectivités, les associations et l'éducation permanente, et ce qui ne l'est pas. L'exemple américain donne à penser que les contenus d'enseignement ne doivent pas être partagés.

S'il entend toutes les inquiétudes des uns et des autres, et "la responsabilité politique nouvelle" que représente l'extension "du domaine public d'éducation", Eric Favey (La Ligue de l'enseignement) n'en pense pas moins que "la période est enthousiasmante". Il reconnaît toutefois qu'il "n'est pas facile d'inventer", qu'il faut éviter "que ce soit toujours les mêmes, les plus faibles, qui trinquent". Et surtout, il pose une question : "Quel est le modèle scolaire sur lequel le pays se met d'accord ?" S'il veut conserver "une école méritocratique, une école qui trie, qui ne se soucie que de la fabrication des meilleurs", il faut qu'il sache quel est le prix à payer. Pour sa part, il plaide vigoureusement pour un autre modèle scolaire. 

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