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Enseignement professionnel et approche par compétences, des échos du colloque du SNEP-FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 22 octobre 2012.

"L’école n’enseigne plus, elle incite", estime Stéphane Bonnéry (sciences de l'éducation, Paris-VIII). Il intervenait lors d'un colloque organisé les 17 et 18 octobre par le SNUEP (le syndicat FSU de l'enseignement professionnel). Pour lui, "l'approche par compétences" risque d'induire une compréhension élémentaire et une exécution morcelée des tâches. Il compare deux manuels. En 1958, une "leçon de chose" porte sur l'anatomie du hanneton et on demande aux élèves d'observer les planches. En 2009, on compare un papillon et une chenille. On l’a compris les exigences ne sont pas les mêmes, et le progrès est incontestable. Mais l’accompagnement de l’élève qui construit son objet d’études reste implicite. Le manuel ne propose pas de récapituler les connaissances acquises, ni n'explicite les procédés mis en oeuvre. Le chercheur considère que 54 % des élèves en restent à des tâches disjointes, sans perception du processus qui les lie. 

De même, Choukri Ben Ayed (sociologue, université de Limoges) n'oublie pas que le modèle de la politique éducative actuelle "est l’entreprise". Pour lui, la démarche par compétences permet à l'élève de se présenter individuellement sur "le marché des aptitudes" et "le socle commun" va à l'encontre de "la passion de la connaissance" [une notion mise en avant par le psychologue Pierre Naville, après-guerre ,ndlr]. Elle constitue un "apprentissage de la docilité" pour la future classe ouvrière. Alors que l’école démocratique devrait être dégagée de tout utilitarisme, "les savoirs et disciplines ne sont plus que prétextes aux compétences".

Yves Bonnet, de l’Institut de recherches de la FSU, est d'accord avec le diagnostic  mais il pense qu'il y a des alternatives dans "le travail réel des enseignants" qui appliquent avec intelligence les circulaires. Mais C. Ben Ayed craint que la refonte des programmes qui se prépare ne s'inscrive plus encore dans la logique du socle. Il est dubitatif quand ion lui dit que le socle pourrait contribuer à tirer vers le haut certains élèves défavorisés.

 

 

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