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E&D mobilisée pour la Refondation de l'école : "encore un effort, Monsieur le Président"

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 19 octobre 2012.

Villeneuve-les-Avignon, envoyée spéciale

"Octobre 2012, ce n’est pas octobre 2011. Aujourd’hui, la machine est en marche." C’est par ce constat que Marie-Claude Cortial, présidente d’Education & Devenir, a ouvert les Journées d’automne de l’association le 12 octobre dernier, à Villeneuve-lès-Avignon. Dix personnes de plus que l'an dernier ont d'ailleurs répondu à l'appel. Ces Journées s’inscrivent en effet dans le contexte de la refondation, et il s’agit maintenant de "passer des paroles aux actes".

En ce qui concerne la concertation, Education & Devenir y a participé activement, ses militants participant à de nombreux ateliers. "Il fallait qu’on soit là et qu’on porte la parole d’Education & Devenir", dit à ce propos Marie-Claude Cortial. Pour Jean-Yves Langanay, "le rapport de la concertation établit un diagnostic substantiel, pertinent et détaillé, mais les propositions concrètes apparaissent beaucoup plus timorées et ne répondent pas aux priorités et aux urgences mises en lumière par le diagnostic".

Des lacunes majeures

"Si l’ensemble des mesures proposées étaient retenues et mises en œuvre, dit-il encore, la loi à venir pourrait constituer la plus importante réforme du système éducatif depuis longtemps. Certaines avancées importantes semblent en effet à peu près acquises, comme la priorité donnée à l’enseignement élémentaire, le rétablissement de la formation des maîtres, la réaffirmation récurrente de la place de la pédagogie, la reconnaissance de la place des familles, des partenaires et des collectivités, et l’ouverture du chantier sur les temps de l’enfant. Mais il y a des lacunes majeures dans le rapport. Il maintient une césure grave entre enseignement général et enseignement professionnel et technique. Mais surtout, il n’aborde à aucun moment les questions liées à la gouvernance du système. Il y a aussi une énorme lacune sur la notion d’Ecole fondamentale." Or ces questions de gouvernance et d’Ecole fondamentale (de la maternelle à la 3e) sont des axes primordiaux de la réflexion menée par l’association.

Jean-Yves Langanay ajoute : "Nous devons continuer à porter nos idées. Il faut conforter des alliances pour inciter le gouvernement à faire preuve de courage, et définir un cap unique pour tous : réduire les inégalités dans et par l’école. La loi d’orientation et de programmation devra déterminer un agenda de la réforme. C’est ce que nous attendons du ministre."

Georges Felouzis

Un échange avec Georges Felouzis, sociologue spécialiste des sciences de l’éducation (Université de Genève), aura permis aux militants d’approfondir la réflexion sur ces "inégalités dans et par l’école". Au cours de sa conférence, le chercheur a tout particulièrement souligné l’importante lacune du rapport de la concertation, sur les questions de la carte scolaire et de la ségrégation à l’école. Et pourtant, en s’appuyant sur les résultats de l’enquête PISA (le programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves, mené en 2009 dans 34 pays de l’OCDE et 41 pays partenaires), il affirme : "L’école est restée efficace pour les élèves les plus favorisés socialement, elle est devenue beaucoup plus inefficace pour les plus défavorisés."

L'association s'est donné un objectif, aboutir à des propositions concrètes pour la mise en œuvre de la Refondation de l’école sur quatre thèmes : "l’école fondamentale", "formation et recrutement des enseignants", "les temps de l’enfant et des familles", et enfin "territoire, décentralisation et gouvernance".

Une matinée d’échanges intenses, en petits groupes, a permis de formuler des propositions qui devaient être portées à Vincent Peillon, ce vendredi 19 octobre, lors d'une audience à laquelle l’association est convoquée en tant que membre du CAPE (Collectif des associations partenaires de l’Ecole). En voici quelques unes :

- affirmer l’existence de cycles d’apprentissage sur plusieurs années, et remplacer le livret d’apprentissage par un portfolio qui prendrait en compte les compétences acquises à l’école et au-dehors, ainsi que l’autoévaluation ;
- abandonner l’expression de "péri-éducatif" utilisée dans le rapport au profit d’un temps éducatif global, qui équilibre à l’intérieur de la journée les temps de cours, le travail personnel accompagné et l’éducation culturelle conduite par différents acteurs ;
- impliquer le territoire dans un projet éducatif co-construit, en lien avec l’acte III de la décentralisation, et ouvrir l’école sur l’extérieur par la création d’espaces culturels en son sein ;
- réaffirmer le rôle pédagogique du chef d’établissement, et son implication dans la formation continue des personnels ;
- imposer aux enseignants de changer régulièrement d’établissement, pour faire évoluer leur pédagogique.

"J’espère que la réunion de vendredi confortera nos positions à tous [membres du CAPE, ndlr]", conclut la présidente de l’association qui sait qu'il y aura ensuite présentation du projet de loi d’orientation devant le conseil des ministres et le débat parlementaire au mois de janvier. Selon l’expression de Marie-Claude Cortial, "la bataille n’est pas terminée".

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