Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Les enseignants du 1er degré "paient au prix fort" la réforme des rythmes scolaires (SE-UNSA)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mercredi 17 octobre 2012.

"En donnant la priorité à l'école primaire, Vincent Peillon a eu raison. Mais les enseignants se sentent sacrifiés à cette cause. Il ne faudrait pas qu'ils se sentent rejetés, voire maltraités." avertit Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA, pour qui les propositions du gouvernement sur les rythmes scolaires font peser sur les enseignants le prix de la réforme. En cause, la transformation d'une heure de travail en petits groupes (l'aide personnalisée) en une heure devant la classe entière (l'aide aux devoirs), selon Christian Chevalier. En outre, la suppression de l'aide personnalisée pour les élèves en difficulté priverait les enseignants d'un outil pédagogique.

Invité aujourd'hui par l'AJE (association des journalistes de l'éducation) à rendre compte des deux jours de consultations des syndicats au ministère, il souligne que "Vincent Peillon est habile pour désarmorcer les conflits". Cependant, le syndicat considère qu'il serait plus judicieux de continuer à travailler en petits groupes pendant ces heures, tandis que les autres élèves seraient pris en charge par les collectivités territoriales. Le ministre aurait d'ailleurs pris en compte le désaccord de SE-UNSA sur ce sujet et les modalités d'utilisation de ces heures restent ouvertes à la négociation. "Le problème c'est que, comme l'a dit le ministre, les collectivités territoriales sont 'puissantes et influentes', les familles aussi. Mais il ne faudrait pas oublier les enseignants", souligne Christian Chevalier.

Thierry Cadart, du SGEN-CFDT, fait remarquer que "le retour en classe le mercredi matin représente un effort". Les syndicats demandent des compensations financières, des perspectives de carrière, etc., que le budget ne prévoit pas."Les enseignants du 1er degré sont les oubliés du système."

A ce sujet, le SNUIPP, qui n'était pas présent lors de cette réunion, a publié aujourd'hui un communiqué intitulé "Rythmes scolaires, il faut revoir le scénario" sur son site ici.

Par ailleurs, ces 30 minutes posent également problème en maternelle, où il n'y a pas de devoir. Autre inconnue: comment s'organiseront les nouvelles activités sportives et culturelles ? Tout n'est pas bouclé! comme le note le secrétaire général de SE-UNSA.

Le ministre a fait des propositions orales aux syndicats pendant ces deux jours de discussions, mais il ne leur a pas montré le projet de loi. Il a promis des modifications sur quelques points et devrait leur présenter le document vendredi 19 octobre.

Concernant les RASED, "Vincent Peillon attend un rapport de l'inspection générale pour repenser le dispositif, qui était absent dans la concertation. Leur expertise est néanmoins indispensable sur le traitement des élèves en difficulté, comme celle des psychologues et des rééducateurs."

Pour Roland Hubert, secrétaire général du SNES, la territorialisation de l'orientation pose problème sur la question des COP (conseillers d'orientation psychologues) : "nous resterons vigilants concernant la convention entre le rectorat et la Région et la répartition du temps de travail entre les différentes missions du COP."

En revanche, il y a consensus sur la création d'une instance d'évaluation indépendante, à condition qu'elle n'accueille pas de parlementaires, et d'un Conseil des programmes.

Les trois syndicats font remarquer que l'organigramme du ministère n'a pratiquement pas changé et les technocrates sont les mêmes que sous Chatel. Si les relations sont bonnes avec le cabinet et la DGRH, c'est le "silence radio" pour la DGESCO. Et, au niveau de l'administration territoriale (rectorats, inspecctions), "on ne voit pas de changement". Il faut que le ministre impulse une orientation pour que les choses bougent sur le terrain.

Thierry Cadart exprime son mécontentement au sujet de la gouvernance. "Nous n'attendons pas forcément des résultats pour la rentrée 2013 mais il faut avancer. Les établissements doivent être plus autonomes pour octroyer davantage de marge de manoeuvre aux équipes pédagogiques."

Enfin, s'il y a consensus sur la nouvelle appellation et l'existence d'un socle commun "des compétences, des connaissances et de la culture", ce socle reste à définir. "Il ne faut pas que l'enseignement porte sur le socle dans les territoires en difficulté et que les autres élèves bénéficient d'un programme plus complet ailleurs", souligne Roland Hubert. "Donc, nous connaissons la marche à suivre. Il faut d'abord définir les compétences, puis reconstruire les programmes sur cette base. Les collègues sont encore réticents concernant l'évaluation des compétences. Il faudra revenir plus en détail sur ce point."

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →