Ce dont rêve la "droite forte" pour l'Ecole
Paru dans Scolaire le mercredi 17 octobre 2012.
Suppression du droit de grève pour les enseignants, chèque éducation, rebaptiser l'Education nationale "ministère de l'instruction publique"... La "droite forte" vient de publier son programme pour "une école forte". Elle considère que notre système scolaire "est parmi les plus riches de l’OCDE", avec un enseignant pour un peu moins de 14 élèves. Elle n'a donc pas besoin de davantage de moyens, mais d'une "révolution" fondée sur le mérite, la liberté et le respect de l’autorité.
Elle propose donc d'interdire le droit de grève des professeurs qui auraient un "statut spécial". Les syndicats ne devraient avoir aucun "parti pris idéologique, politique et partisan". Pour "établir la liberté scolaire", le chèque éducation permettrait aux parents de choisir l'établissement scolaire de leur enfant, public ou privé. Les chefs d’établissements recruteraient les enseignants qu'ils pourraient licencier s'ils sont "mauvais" (mais "après décision unanime d’une commission comprenant le chef d’établissement, le représentant des élèves comme des parents").
Le vouvoiement serait "obligatoire et réciproque entre professeurs et élèves à partir de la 6ème". Des "internats disciplinaires" accueilleraient "les élèves les plus difficiles". Les professeurs étant "dépositaires de l'ordre public", le délit "d’outrage à professeur" serait puni de 6 mois d'emprisonnement. Les jeunes enseignants se verraient imposer "25 heures de travail par mois en contrepartie d’une hausse de salaire de 20 %", système qui serait proposé aux autres "sur la base du volontariat". Le nombre des heures consacrées à "l’apprentissage des savoirs fondamentaux" serait augmenté.
Il faudrait de plus "supprimer le collège unique" et "créer l’apprentissage à 14 ans", faire "une heure hebdomadaire d'enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac", rendre "l’uniforme obligatoire"...