Les ZEP: déjà un objet pour l'historien?
Paru dans Scolaire, Culture, Justice le jeudi 04 juin 2009.
Lydie Heurdier-Deschamps, auteure d'une thèse sur l'histoire des ZEP de 1981 à 2000 dans trois départements (Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Seine-Saint-Denis), était hier soir mercredi 3 juin l'invitée des rencontres de l'OZP (Observatoire des zones prioritaires). Outre l'énorme travail de classification et d'interprétation des données que constitue sa recherche, on retiendra les points suivants:
Il est souvent difficile d'obtenir des documents d'archives fiables sur les ZEP, même si leur histoire est récente. Ce qui réduit parfois l'analyse à des reconstructions a posteriori, approximatives, voire incohérentes. Sur le classement par exemple, il faut attendre 1990, date à laquelle la DEPP commence à s'intéresser aux ZEP, pour avoir des données stables. Dans certains cas, il est impossible de savoir si tel ou tel établissement était en ZEP, tant le classement se décidait de manière informelle. Pour que le travail de l'historien soit possible, Lydie Heurdier-Deschamps appelle les personnels travaillant en ZEP, quels qu'ils soient, à conserver tous les documents qui passent entre leurs mains.
C'est le collège, bien plus que l'école primaire et le lycée, qui constitue l'unité de base et de référence pour les ZEP. En effet, c'est toujours à partir du système concurrentiel qui s'organise au niveau des collèges que se prennent les décisions importantes. Et c'est au collège que se joue la réputation de la ZEP.
Une évaluation globale de la politique des ZEP est rigoureusement impossible. On peut, au mieux, tenter des micro-évaluations, au niveau local. Mais étant donné les disparité d'un territoire à l'autre, dire « la politique des ZEP est un échec » ou « la politique des ZEP est une réussite » n'a absolument aucun sens.
Lydie Heurdier-Deschamps sera l'invitée de la prochaine rencontre mensuelle de PRISME, le mardi 9 juin (plus d'informations sur le site de PRISME)