Formation des enseignants : Plusieurs universitaires issus des IUFM proposent un concours en deux temps, L3 et M2+1
Paru dans Scolaire le lundi 01 octobre 2012.
Le GRDFE (groupe Reconstruire la formation des enseignants) plaide pour un concours en 2 temps, à bac+3 et à M2+1, les jeunes enseignants bénéficiant de deux années encore d'accompagnement dans leur premier emploi. Le texte, contresigné par de nombreux universitaires, dont François Dubet, Philippe Meirieu, Jean-Yves Rochex, Patrick Rayou, Roland Goigoux, et par des militants pédagogiques, situe d'emblée ses exigences, "une formation professionnelle de qualité", "fondée sur de solides connaissances disciplinaires", lesquelles doivent comprendre "l’épistémologie et l’histoire des disciplines scolaires (...), la connaissance des processus d’apprentissage des élèves, la familiarité avec les enjeux culturels, sociaux, éthiques, politiques et pédagogiques de leur enseignement, etc."
Pour le GRDFE, la formation continue est un droit et un devoir pour des enseignants qu'elle mobilise au moins une semaine par an. En ce qui concerne la formation initiale, elle peut commencer par des pré-recrutements aux niveaux L1 ou L2. Au niveau L3, mais éventuellement après un an de préparation, ou avec une VAE pour les professionnels, ou avec un master, un concours ouvre aux candidats les portes d' "Écoles professionnelles interuniversitaires académiques de formation des enseignants", ou ÉSPÉ "si le gouvernement tient à cette appellation". Ces écoles assurent "la formation des enseignants selon un cahier des charges national (...) correspondant aux exigences du métier : connaissances disciplinaires, connaissances métadisciplinaires utiles à l'analyse des problèmes d'enseignement, stages, formation aux SHS, etc." Les étudiants bénéficient alors d'un "statut protégé" et d'une rémunération. Ils passent leur master au bout de deux ans, et sont enseignants-stagiaires. Ils ont un temps de service réduit et prolongent leur formation. A la fin de l'année, si leur stage est validé, ils sont titularisés mais bénéficient encore d'un service allégé pendant un an, ainsi que, pendant deux ans, d' "un accompagnement au premier emploi".
La philosophie d'ensemble du dispositif peut se résumer dans ces quelques lignes : "Nous n’opposons pas, ni ne séparons formation académique, initiation à la recherche, formation didactique et formation aux sciences humaines et sociales (...) la formation initiale comprend obligatoirement des modules (cours et stages) sur des dispositifs particuliers (Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves en situation de Handicap), sur des contextes particuliers (Éducation Prioritaire) et sur la coopération éducative."
Le projet, très détaillé, est accessible sur le site du GRDFE, ici.