Chefs d'établissement : une "réalité mouvante" (revue du CIEP)
Paru dans Scolaire le samedi 29 septembre 2012.
"On a du mal à saisir la réalité diverse et mouvante du métier de chef d'établissement" après que "la plupart des systèmes éducatifs ont vécu des bouleversements importants", écrit Ghislaine Matringe, ancienne directrice de l'encadrement au ministère de l'Education nationale, en ouverture du dossier du dernier numéro de la revue du CIEP. Les différentes contributions, venues des Etats-Unis, du Portugal, du Chili, d'Allemagne, de Slovénie, de Suède et de France montrent partout une évolution du rôle de l'Etat, qui a "profondément transformé le monde scolaire", et qui met sous tension les personnels de direction. Ils sont confrontés à des exigences multiples et parfois contradictoires. C'est ainsi qu'en Suède, qui a poussé très loin "le démantèlement du secteur public", le chef d'établissement détermine individuellement les salaires des personnels, ce qui le met en position difficile d'autant que "les enseignants attendent [de lu]i qu'il prenne leur parti contre des élèves et des parents difficiles" tandis que "les dirigeants municipaux le chargent d'exécuter leur politique" et que le ministère lui demande de faire réussir tous les élèves ! Or la Suède a constaté, avec PISA, "une détérioration relative des performances de ses élèves" par rapport à ses voisins, la Finlande surtout, mais "également en soi" : "De plus en plus d'écoles ont des performances faibles, sans que les résultats des meilleurs s'améliorent."
En France, Anne Barrère décrit les personnels de direction comme des "managers de la République", qui tentent de concilier des modes de gestion venus du privé et des valeurs républicaines.
"Le métier de chef d'établissement", Revue internationale d'éducation de Sèvres, n° 60, 152 p., 15 €. Le site du CIEP ici.