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Elèves handicapés : des solutions pour la formation avant la fin de l'année ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 26 septembre 2012.

217 000 enfants handicapés sont scolarisés dans l’Education Nationale, de la maternelle au lycée, à la rentrée 2012. Ce chiffre, en augmentation par rapport à l’année dernière, témoigne d’un véritable "mouvement vers l’école", qui se dessine de plus en plus nettement. Tel était le constat, optimiste, de Sophie Cluzel, présidente de la FNASEPH (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap), en ouverture du bilan de rentrée proposé par cette institution le 20 septembre dernier.

Mais la rentrée 2012, c’est aussi près de 6 000 enfants sans solution, qui doivent rester chez eux faute d’un accompagnement suffisant pour être scolarisés. Pour les quelques milliers de familles représentées par la FNASEPH, et pour toutes les familles d’enfants porteurs de handicap, ce sont les mêmes problèmes qui se posent invariablement chaque année. Des auxiliaires de vie scolaire (AVS) en nombre insuffisant, ou recrutés pour un nombre d’heures inférieur à celui que l’enfant devrait passer en classe. Des directeurs d’école qui refusent toujours des élèves. Des parents qui doivent cesser de travailler pour prendre en charge leur enfant, faute d’un dispositif lui permettant de franchir les portes de l’école. Des MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) surchargées, ce qui implique un délai important dans le traitement des dossiers. Sept ans après la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, qui reconnaît le droit pour chaque enfant et adolescent porteur de handicap d’être scolarisé dans l’établissement le plus proche de son domicile, de nombreux obstacles empêchent encore plusieurs milliers d’enfants de jouir de ce droit. "J’ai fait 15 écoles à chaque rentrée pour qu’une directrice ou un directeur d’école accepte de prendre mon enfant", dénonce Jean-Philippe Toribio-Mercier, père de Tom, 10 ans, autiste léger, qui n’a pas pu rentrer à l’école cette année car son AVS ne s’est pas présentée.

Chantier interministériel

1 500 postes d’AVS doivent être créés cette année, sur la base de contrats de 6 ans, alors qu’il n’y avait pas eu de création de postes l’an dernier. Le Premier ministre vient également d’annoncer la mise en place d’un chantier interministériel du métier d’accompagnant. De fait, la création d’un tel métier est réclamée par les associations de familles depuis plus de 10 ans. Interlocuteur majeur de ce chantier, la FNASEPH "sera très ferme" pour "epartir de l‘existant". Le chantier devra s’appuyer sur de belles initiatives qui ont déjà fait leurs preuves. L’Education Nationale "a fait des choses extraordinaires" qui doivent servir d’exemple, affirme Sophie Cluzel. À Toulouse, notamment, le recteur a signé des conventions avec des entreprises et des associations pour assurer de vrais parcours aux jeunes porteurs de handicap, grâce à des financements multiples. Aujourd’hui, "c’est une question de budget et de décisions politiques", toujours selon Sophie Cluzel. "On veut une formation diplômante initiale. On veut que nos enfants aient un professionnel formé le premier jour de la rentrée."

La grande concertation sur la refondation de l’école de la République est également un motif d’espoir pour la FNASEPH et pour Philippe Van Den Herreweghe, délégué ministériel à l'emploi et à l'intégration des personnes handicapées, qui a participé à la concertation et se dit "très satisfait des propositions qui ont été faites". Parmi ces propositions figure notamment la mise en place de modules de formation spécifiques pour les enseignants. Cette question de la formation des enseignants et des accompagnants, et donc de la dimension qualitative de l’accompagnement scolaire proposé aux enfants porteurs de handicap, est au cœur des enjeux de cette rentrée. "Je crois que le problème est maintenant pris suffisamment au sérieux, pas de manière quantitative mais de manière qualitative, et qu’on a identifié déjà depuis plusieurs années les problèmes qu’il faut absolument résoudre [pour aboutir] à des solutions concrètes et positives […] avant décembre 2012" conclut Philippe Van Den Herreweghe.

Tous les outils semblent donc réunis pour réaliser le souhait qu’a formulé Tom, avec ses propres mots, dans la lettre qu’il vient d’adresser à Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale : "Moi j’ai juste envie de faire comme les autres enfants. Pour que quand je dis aux enfants : 'Bonjour, je suis autiste', ils ne soient plus étonnés ni dérangés".

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