Malaise enseignant : les inspections générales défendent des professionnels trop souvent malmenés
Paru dans Scolaire le samedi 22 septembre 2012.
Les enseignants, meurtris par ce que l'on a dit d'eux dans la dernière période, "ont besoin que l’institution exprime publiquement la confiance qu’elle leur fait et qu’elle crée les conditions pour qu’ils travaillent dans la sérénité". C'est la conclusion d'un rapport des deux inspections générales sur "l’activité professionnelle des enseignants" que le ministère vient de publier.
La mission d'inspection a "rencontré des professeurs dans leur majorité fortement investis dans leur activité professionnelle", et elle prend la défense de personnels qui "ont porté la massification de la scolarisation depuis les années 1960, ont mis en oeuvre la rénovation régulière des voies de formation et des séries, ont appliqué des changements de programmes (...), ont participé à la création de dispositifs multiples (...), ont permis l’évolution de la scolarisation des enfants et adolescents en situation de handicap". Ils "tentent de s’adapter, même lorsqu’ils évoquent leurs réserves, voire leur incompréhension, devant certaines réformes, même quand les aides fournies par l’institution (...) sont faibles ou insuffisantes".
La mission d'inspection s'inquiète pourtant d' "un malaise diffus chez les professeurs". Dans le second degré, "ils sont nombreux à s’interroger sur le sens de leur métier" et dans le premier degré, de nombreux enseignants sont "désorientés par les exigences des programmes". Tous "s’alarment des conséquences de l’allongement des carrières et doutent de leur capacité à fournir à l’avenir l’énergie qui leur est nécessaire pour tenir aujourd’hui".
Comment "enclencher une dynamique positive" ? Il faut "améliorer la formation professionnelle continue" et clarifier les diverses composantes du métier puisque "les textes statutaires actuels ne définissent pas nettement le 'contrat de travail' de l’enseignant". Mais il faudrait au préalable "que soient clarifiées les finalités de la formation des élèves pour les paliers significatifs de leur cursus", ainsi que "l’organisation des écoles et des établissements qui devraient disposer de plus d’autonomie, et d’une autonomie qui s’appuie sur la participation des acteurs autour de projets partagés".
Il faudrait aussi "créer un observatoire de la condition enseignante ", "penser la trajectoire professionnelle des enseignants de manière dynamique" et rendre les carrières "moins uniformes", instaurer, dans les écoles primaires de dix classes et plus, "la fonction de coordinateur de cycle", redéfinir les obligations de service des enseignants du second degré"...
Le rapport "Les composantes de l’activité professionnelle des enseignants, outre l’enseignement dans les classes" est téléchargeable ici.