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Décrochage : il est possible de le prévenir puisque "tout le monde a envie de réussir" (H. Zoughebi)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le samedi 22 septembre 2012.

Si le "décrochage" intervient au terme d'un processus long, la prévention doit commencer le plus tôt possible, "dès la maternelle" parfois, estime George Pau-Langevin. La ministre en charge de la réussite éducative intervenait, ce 22 septembre, aux "Assises régionales de lutte contre le décrochage" organisées par l'Ile-de-France. Elle souligne la nécessité de développer les dispositifs existant, de faire jouer les complémentarités. Jean-Paul Huchon ne dit pas autre chose lorsqu'il explique que la Région qu'il préside a vocation à jouer "un rôle de catalyseur", "d'ensemblier". Henriette Zoughebi, la vice-présidente en charge des politiques éducatives, insiste pour sa part sur l'orientation: "tout le monde a envie de réussir", mais chacun a "droit à l'erreur". Elle plaide pour les dispositifs passerelle, qui permettent de changer de voie, ou de revenir en formation. Il faut "de la souplesse". De même, pour Guillaume Balas, président du groupe socialiste, il ne faut pas opposer l'apprentissage et le lycée, mais "inventer" pour les "mettre en synergie".

Michel Janosz (université de Montréal) rappelle qu'en 1994, personne ne se souciait, en France, du décrochage. Et il en montre la diversité des formes, puisque peuvent "décrocher" aussi bien des élèves "discrets", "faibles mais tranquilles", assidus en apparence, que des élèves qui ont perdu le sens des apprentissages, mais qui ne sont pas faibles, que des élèves faibles et désengagés ou que des "inadaptés", faibles et bruyants. Des prédicteurs permettent de les identifier dès 12-13 ans. Mais il met en garde, il ne suffit pas de mobiliser l'établissement et son environnement, d'améliorer "la périphérie". Ce n'est pas rien d'éviter les conduites addictives ou autres, mais "un changement d'attitude ne garantit pas un changement des pratiques" qui agissent sur les apprentissages. Les écoles ont besoin de soutien pour modifier la pédagogie, et ne pas faire "plus de la même chose".

Autre thème évoqué, celui du nombre des décrocheurs. Alors que le SIEI (Service interministériel d'échange d'informations) en compte 33 539 en Ile-de-France, le recensement de l'INSEE de 2008 en comptait 25 286. Comment expliquer une telle différence ? Léopold Gilles (CREDOC) pointe les faiblesses des deux dispositifs. Se pose bien sûr un problème de définition. Faut-il, comme semblait le dire Jean-Paul Huchon, compter les étudiant(e)s qui abandonnent, en très grand nombre leurs études d'infirmièr(e)s ? La définition de l'Education nationale n'implique que les jeunes qui quittent "prématurément" le système scolaire sans avoir obtenu au moins un CAP. Le SIEI compte parmi les décrocheurs des jeunes qui ont emploi, et sans doute des jeunes qui ont repris une formation dans une autre académie ou dans le privé, d'autant qu'il ne dispose pas de moyens sûrs pour croiser les fichiers. L'INSEE se fonde sur le recensement de la population, déjà ancien, et sur du déclaratif. Il ne compte pas comme décrocheurs les jeunes qui ont un emploi pérenne.

Mais surtout le CREDOC met en évidence les différences entre zones. Le sud de l'Essonne et le nord du Val-d'Oise comptent bien plus de décrocheurs que la Seine-et-Marne...

Les débats devraient être retranscrits sur le site de la Région. 

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