L'agrégation est-elle un mal, ou un mal nécessaire ? Une polémique de la revue Commentaire
Paru dans Scolaire le mardi 18 septembre 2012.
L'agrégation est-elle "un mal nécessaire" ? C'est la question que pose Philippe Raynaud dans le dernier numéro de la revue Commentaire. Il répond à Fabrice Bouthillon qui, dans le numéréo de printemps avait publié "Nocivité de l'agrégation". Il y dénonçait un concours de recrutement d'enseignants qui n'est pas fondé sur la capacité à enseigner, qui favorise le conformisme intellectuel, et dont l'existence même témoigne du peu de crédit qu'on accorde aux diplômes universitaires. Dans "Utilité de l'agrégation", son contradicteur estime que ce concours fait l'objet "d'une hostilité générale chez les décideurs", et qu'elle est ancienne. Il reconnaît que ce concours, "et tout ce qui va avec, à commencer par les khâgnes a eu des effets majeurs sur le style académique français et sur la façon dont sont organisés la recherche et l'enseignement universitaire". Mais pour lui, la faiblesse des universités, dont témoigne l'agrégation, vient de ce qu'elles ne peuvent "ni sélectionner leurs étudiants, ni même différencier leur offre de formation" et qu'elles n'ont pas de "parcours d'excellence visibles".
Quant aux jeunes agrégés, faut-il qu'ils soient "mis dans le même mouvement que leurs collègues certifiés" ? Ne devraient-ils pas enseigner dans les classes préparatoires, les premiers cycles universitaires, les BTS, qui forment un "secteur informel" comparable aux "colleges" des Etats-Unis, lesquels "font la jonction entre high schools et universités" ?
Commentaire, n°139, automne 2012, ici.