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Illettrisme : l'Europe sonne l'alarme et promeut la lecture d'agrément

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 10 septembre 2012.

Un Conseil européen informel des ministres de l'éducation se réunira à Chypre les 4 et 5 octobre pour préparer la lutte contre l'illettrisme, après que le groupe d'experts créé par la commissaire européenne Androulla Vassiliou a lancé "un signal d’alarme" : 20 % des jeunes européens "ne possèd[ent] pas les compétences de base en lecture et écriture". C'est la Finlande qui a le meilleur résultat, 8 %, la Bulgarie et la Roumanie qui ont les plus mauvais, plus de 40 %. Partout, les filles ont de bien meilleurs résultats que les garçons, avec, en moyenne des résultats qui vont du simple au double. 

Pour la dizaine d'experts, parmi lesquels figure la française Marie-Thérèse Geffroy, présidente de l'ANLCI, il s'agit d'un "écart de motivation" : "à tous les âges, les hommes lisent moins par plaisir que les femmes." Pour motiver les garçons, il faudrait ""recourir davantage aux formats numériques", donner aux garçons comme aux filles "davantage le choix de leurs lectures", mais aussi "attirer davantage d'hommes dans l'enseignement pour qu'ils servent de modèles aux garçons".

Le rapport insiste sur le soutien aux parents ayant eux-mêmes des difficultés, mais aussi sur la création "d’une culture de la lecture d’agrément avec leurs enfants". Il recommande "l’installation de bibliothèques dans des endroits peu habituels comme les centres commerciaux" et souligne l’importance de l'école maternelle. Des spécialistes de la lecture pourraient intervenir dans les écoles primaires, où la dyslexie ne doit plus être considérée comme une fatalité, puisque presque tous les enfants peuvent apprendre à lire s’ils bénéficient "du soutien approprié". Les bibliothèques scolaires "devraient disposer d’un matériel de lecture attrayant et stimulant", sachant que "les adolescents ont besoin de matériels de lecture plus diversifiés, allant des bandes dessinées aux textes littéraires en passant par les livres numériques".

Si l'Europe ramenait à 15 % le pourcentage des jeunes n'ayant pas les compétences de base en lecture, écriture, mathématiques et sciences (l'objectif étant 85 % des enfants de 15 ans), "il pourrait en résulter un gain au niveau du PIB de 21 000 milliards d’euros sur toute la durée de vie des enfants nés en 2010".

Le rapport, en anglais, est téléchargeable sur le site de la Commission, ici.

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