Développer les services d'aide à la parentalité sans stigmatiser (rapport du centre d'analyse stratégique)
Paru dans Petite enfance, Périscolaire le vendredi 07 septembre 2012.
Une mission de l’IGAS (affaires sociales) pour auditer le secteur de l’aide à la parentalité et une concertation dans plusieurs régions entre syndicats, collectivités locales et association familiales ont été annoncées cette semaine par la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti.
Pour lancer la mission de service public à la parentalité et à la petite enfance, la ministre compte sur le monde des entreprises, comme en témoigne sa visite, hier 6 septembre, au siège du Crédit Agricole à Montrouge. Cette entreprise, signataire de la charte parentalité mise en place par l’observatoire de la parentalité en entreprise, a octroyé deux heures à ses salariés parents le jour de la rentrée scolaire. Elle met aussi à disposition des places de crèches réservées dans le quartier, un service de recrutement pour trouver une aide à domicile et propose à ses salariés volontaires une journée de télétravail par semaine.
Lors de cette visite, Dominique Bertinotti a rappelé que dans les pays du Nord de l’Europe, cadres comme ouvriers quittent leur lieu de travail à 18h. "En France, il y a une marge de progression très forte. Un parent bien dans sa peau est aussi un salarié bien dans sa peau."
"Il faut populariser l'idée qu'il y a un temps parental et je souhaiterais que tout employeur décide, par exemple, de donner une heure le jour de la rentrée à ses employés qui sont parents, pour pouvoir consacrer cette heure à l'éducation, au suivi de ce moment important que constitue la rentrée scolaire", avait-elle déclaré lors de la remise du rapport "Aider les parents à être parents" du centre d’analyse stratégique (CAS) lundi dernier.
"Dans la plupart des pays industrialisés, l'aide à la parentalité fait désormais partie des politiques sociales publiques, et la France participe à ce mouvement général d'aide à la parentalité mais peine encore à regrouper et coordonner de nombreuses initiatives très éparpillées", selon ce rapport.
De la conciliation temps professionnel-temps parental au soutien à la parentalité
Le rapport s’appuie sur une comparaison internationale pour développer en France des mesures de soutien à la parentalité, tout en mettant en garde contre un risque de stigmatisation des publics cibles (familles monoparentales, parents de différentes origines culturelles…).
Le rapport propose de diversifier l’offre de services, avec une offre généraliste et une ofrre pour des publics spécifiques, d’évaluer l’offre, de banaliser le recours à ces services via une communication "ambitieuse et coordonnée", de développer les programmes animés par des parents et de faciliter l’accès à ces services en les installant dans les lieux déjà fréquentés par les parents (crèches, établissements scolaires, services de santé, voire lieux de travail…)
Le rapport recense un grand nombre d’actions mises en place à l’étranger. "Quelques pays, généralement anglo-saxons et d'Europe du Nord, ont pris de l'avance. Aux Etats-Unis par exemple, des parents peuvent assister à des conférences sur l'éducation des enfants sur leur lieu de travail."
En France, le coût de l'accompagnement à la parentalité en 2010 était de 120 millions d'euros, dont 50 % financés par la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales), le reste étant financé par l'Etat et les collectivités locales.
Télécharger le rapport "Aider les parents à être parents" ici
Télécharger la note d'analyse du centre d'analyse stratégique ici
Le site de l'observatoire à la parentalité en entreprise ici