Rentrée scolaire : FO tire la sonnette d'alarme
Paru dans Scolaire le lundi 03 septembre 2012.
"La mobilisation, nous y sommes prêts." Pour la FNEC-FP FO, "la rentrée s'annonce particulièrement difficile", et la fédération FO de l'enseignement attend les premiers échos du terrain, au soir de cette pré-rentrée, mais ne serait pas surprise de constater, ici ou là, à de réelles tensions dans certains établissements, susceptibles donc de déboucher sur des mobilisations. "Cette rentrée s'inscrit, hélas dans la continuité des précédentes, mais la responsabilité en incombe à Vincent Peillon."
L'organisation syndicale reconnaît que le ministre ne pouvait pas créer 14 000 postes en trois mois, mais il pouvait faire mieux que le millier dévolu à l'enseignement primaire. Elle refuse de plus le gel des salaires. "Il est indigne de ne pas les augmenter, c'est un dossier majeur, majeur, majeur", pour Hubert Raguin, le secrétaire général, qui attend une revalorisation du point d'indice pour toute la fonction publique. Il aurait également voulu que le circulaire de rentrée soit abrogée, le LPC (livret personnel de compétences) supprimé, la réforme des lycées et le programme ECLAIR remis en cause.
Mais, au-delà, la FNEC craint que l'acte III de la décentralisation et la réforme des rythmes scolaires, qui entraînerait la multiplication des PEL (projets éducatifs locaux), ne se traduisent par une "territorialisation" de l'éducation. Elle redoute de plus que "l'école du socle" et la logique des compétences ne soient l'occasion de remettre en cause le statut et les missions des enseignants, mais aussi, à terme, la logique de la qualification, et donc les conventions collectives, au profit d'une individualisation des contrats de travail. Hubert Raguin se demande d'ailleurs si la dernière phase de la grande concertation qui prépare la refondation ne sera pas "plus tendue". Pour lui, "tout le monde est très courtois", et les échanges polis, mais "aucun consensus ne se dégage", alors que les responsables des groupes de travail "se font plus pressants" pour que des propositions soient faites. "Vincent Peillon veut éviter le plus longtemps possible les blocages, mais il faudra bien qu'il fasse des choix."
La FNEC est également très inquiète des "emplois d'avenir professeur", qui sont des contrats de droit privé, aux missions floues, qui pourraient servir de "bouche-trous", et qui ne sont pas un véritable pré-recrutements. Elle rappelle que, dans les années 70, les IPES, les écoles normales, les centres de formation des PEGC, les ENNA accueillaient chaque année 25 à 30 000 jeunes, qui avaient un statut d' "élèves-maîtres", ce qu'elle demande.
Elle s'inquiète encore du sort qui sera réservé aux quelque 10 600 enseignants contractuels actuellement "titularisables" et craint que les créations de postes annoncées n'y suffisent pas. Elle remarque d'ailleurs que "plusieurs contractuels" qui auraient dû, avec leur titularisation, être affectés à la Martinique, ne l'ont pas été.
La FNEC-FP FO annonce par ailleurs qu'elle va "développer la syndicalisation dans l'enseignement privé".