Formation des enseignants, notation des élèves, climat de la rentrée : le SE-UNSA fait le point
Paru dans Scolaire le mardi 28 août 2012.
Les enseignants sont pratiquement unanimes pour "exiger le respect de [leur] autonomie professionnelle" et pour demander les moyens nécessaires "à l'inclusion des élèves en situation de handicap", ils sont partagés sur les notes chiffrées et sur une réforme du baccalauréat. Ce sont quelques uns des enseignements d'une enquête encore en cours lancée par le SE-UNSA, selon lequel, par ailleurs, la plupart des participants à la consultation pour la refondation de l'Ecole convergent pour demander que les concours de recrutement des enseignants se fasse en fin de M2, donc à bac +5.
Alors que SUD plaide pour un concours au niveau L3 suivi de deux années de formation sanctionnées par un master (voir ToutEduc Emplois d'avenir professeur : les questions de SUD), le SE, qui reconnaît avoir évolué sur la question, craint que ce diplôme soit vu comme un "master maison" et dévalorisé, mais il constate que la limitation à 3 ans des "emplois d'avenir professeur" et leur recrutement au niveau L2 semble indiquer que le gouvernement a choisi de placer le concours au niveau M1, mais que la question n'est pas tranchée. Pour le syndicat, un tel choix risquerait de casser la logique du master, la première année étant, de fait, disciplinaire, et la seconde professionnelle. Mais il est conscient que placer le concours en M2, implique "un calibrage" de l'accès au master, une répartition des rôles entre le master, disciplinaire, et le concours, "exclusivement professionnel", et une réflexion sur les futures ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation, amenées à remplacer les IUFM) qui ne peuvent pas dépendre uniquement de quelques universités.
Voici d'autres informations données par le SE-UNSA lors de sa conférence de presse de rentrée, ce 28 août.
Près de 7 000 enseignants, du 1er degré aux 3/4, ont donné leur opinion sur les 42 propositions du syndicat. Parmi eux, 80 % demandent des formations communes et des concertations 1er et second degré sur un même bassin de formation; ils sont partagés sur des échanges de service école-collège, mais voudraient voir évoluer le livret personnel de compétences et sont prêts (77 %) à une modification de la journée et de la semaine, à la condition que "tous les dispositifs d'aide individualisée" soient inclus dans le temps scolaire. Ils sont deux sur trois à penser qu'on pourrait donner aux élèves le choix d'un baccalauréat professionnel en trois ou quatre ans, et s'ils ne sont qu'un sur trois à penser qu'on pourrait supprimer la distinction entre voie générale et voie technologique, ils sont à 63 % favorables à des enseignements communs. Sans surprise, 88 % de ceux qui ont répondu à l'enquête trouveraient légitime que les salaires soient revalorisés, et 89 % que des "passerelles de formation" favorisent la mobilité "dans l'Education nationale ou dans la fonction publique". Ils revendiquent une médecine du travail, des aménagements de fin de carrière...
Pour Christian Chevalier, le secrétaire général qui a annoncé qu'il serait, l'an prochain, candidat à un second mandat, se dessine un consensus sur une continuité école-collège et un second bloc, de bac -3 à bac + 3, et pour lui, l'essentiel des 60 000 postes doit aller "en priorité à la scolarité obligatoire".
Le climat social qui pèsera sur cette rentrée sera moins lourd que les années précédentes, puisque le Gouvernement a envoyé des signaux positifs aux enseignants. La question de l'aide administrative aux directeurs d'école représente pourtant un point de tension, la plupart des emplois aidés allant à l'accompagnement des enfants handicapés. De plus, certains recteurs ne joueraient pas le jeu et ne respecteraient pas les consignes gouvernementales.
Le SE se prononce pour de nouveaux programmes pour l'école primaire, qui s'inscrivent dans la logique de ceux de 2002, mais qui soient davantage conçus comme une référence, une ressource, l'équipe pédagogique devant définir les compétences qui seront effectivement maîtrisées par tous. "Il faut arrêter de faire semblant" de penser que les programmes sont effectivement enseignés et assimilés par tous les élèves.
Contact presse : Brigitte Biardoux, 01 44 39 23 93 et par mail, ici.