Climat scolaire : comment l'améliorer pour améliorer les résultats scolaires (synthèse de la recherche, publiée par le Café)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 27 août 2012.
Un "bon climat scolaire augmente les résultats scolaires", mais on sait peu de choses "sur le rôle que peuvent jouer les municipalités, les autorités locales (Inspecteurs par exemple) à créer une climat positif". Ce sont deux des éléments d'un rapport fait à la demande du ministère de l'Education nationale (pour le conseil scientifique de la DGESCO) par "un groupe international de chercheurs et d’experts de terrain" sous la responsabilité d’Eric Debarbieux, et que le Café pédagogique s'est procuré. Pour les auteurs, "le lien très fort entre 'climat scolaire', qualité des apprentissages, réussite scolaire et victimation à l’école est largement établi par la recherche".
"Le fait de promouvoir une culture de travail coopérative et d’avoir des professeurs dévoués à la mission de l’école conduit à l’obtention de meilleurs résultats en mathématiques, en écriture et en lecture (...) Les élèves apprennent mieux et sont plus motivés lorsqu’ils se sentent valorisés, qu’ils s’investissent dans la politique de l’école et que leurs professeurs se sentent fortement connectés à la communauté scolaire." En revanche, "la tendance à grouper ensemble les élèves en difficulté dans des classes moins nombreuses" a pour conséquence "la fabrication de noyaux durs fortement identitaires qui dérivent vers des groupes délinquants".
Des actions de remédiation
L’amélioration du climat scolaire nécessite donc "des actions de remédiation" pour "améliorer l’environnement physique", donner plus de souplesse au "rapport au temps", favoriser "le travail en équipe de tous les personnels", promouvoir la formation initiale et continue des enseignants, la gestion de leurs carrières, la possibilité de changer de métier..., ainsi qu'une "gouvernance démocratique des établissements". A ce sujet, le groupe de chercheurs estime que "le chef d’établissement apparaît comme un pivot du climat scolaire" et considère comme "souhaitable" que les directeurs d’école aient un "vrai statut". Il faut aussi "changer la manière de changer" et les experts considèrent que la fréquence, l'impréparation et le manque de concertation qui caractérise les réformes ministérielles "conduisent à l'immobilisme d'un corps enseignant qui n'en peut plus".
Le rapport insiste sur la nécessité d'une réflexion sur "la constitution de classes regroupant les élèves les plus difficiles", sur "le sentiment de justice scolaire", sur "la nécessité de stabiliser les équipes éducatives", sur "la formation des chefs d’établissement" et des directeurs d’école, sur le lien avec les familles et plus largement avec l'environnement de l'établissement : "une stratégie d’engagement des élèves, des parents, des professionnels et des habitants peut faire la différence." Quoi qu'il en soit, toute action doit s'inscrire dans "le long terme", ce qui "nécessite un consensus national et local".
Le rapport complet peut être téléchargé sur le site du Café pédagogique, ici.