Emplois d'avenir : l'exposé des motifs pour les jeunes sans ou peu diplômés
Paru dans Périscolaire, Orientation le vendredi 24 août 2012.
Voici des extraits de l'exposé des motifs du projet de loi sur les "emplois d'avenir" qui sera présenté au Conseil des ministres mercredi 29 août, hors la partie "professeurs" (voir ToutEduc, Emplois d'avenir professeur : l'article du projet de loi concernant les futurs enseignants).
"(...) Chaque année, environ 120 000 jeunes sortent de notre système scolaire sans diplôme (...) Moins du tiers d’entre eux trouvent rapidement un emploi durable (...) Les jeunes sans diplôme doivent être les premiers bénéficiaires des emplois d’avenir, en
particulier dans les zones urbaines ou rurales, dans l’hexagone comme en outre-mer, les plus marquées par le chômage (...) Des difficultés aiguës comparables frappent également certains jeunes qui ont pourtant poursuivi leurs études jusqu’à un premier niveau de qualification (CAP-BEP), ou même (...) jusqu’au baccalauréat. Ceux-là (...) doivent également pouvoir accéder aux emplois d’avenir.
La première et la meilleure des solutions est que ces jeunes poursuivent leurs études par la voie classique ou par celle de l’apprentissage (...) Mais nous savons que cette perspective ne pourra s’appliquer pour certains d’entre eux (...) soit que leur expérience scolaire les ait rendus rétifs à toute poursuite d’études à court terme, soit que les entreprises se refusent à les accueillir en alternance (...) Par ailleurs, beaucoup de ces jeunes ont une vision encore floue de leur projet professionnel (...)
Pour ces jeunes, il faut créer les conditions d’une première expérience professionnelle réussie (...), et pour cela il faut encourager la création d’emplois qui leur soient accessibles, dans des activités elles-mêmes porteuses d’avenir et dont l’utilité sociale est avérée. Cette première expérience réussie devra permettre de révéler des talents et des potentiels insoupçonnés. Dans un certain nombre de cas, elle pourra déboucher sur un maintien durable dans l’emploi (...) Pour d’autres, cette première expérience jouera un rôle de 'déclic', apportant une expérience du monde du travail (...)
Le dispositif vise les jeunes de seize à vingt-cinq ans. Il pourra donc concerner certains jeunes de seize ou dix-sept ans en rupture avec le monde scolaire (...) Ces nouveaux emplois (...) seront pour l’essentiel créés dans des activités d’intérêt général et d’utilité sociale, par des employeurs appartenant au secteur non marchand (secteur associatif, collectivités territoriales, …). Ils devront se concentrer sur les activités susceptibles d’offrir des perspectives de croissance et de recrutement dans les années à venir. Ces secteurs sont en partie connus : filières 'vertes', secteurs social et médico-social, métiers d’aide aux personnes, etc. Des gisements importants peuvent également exister dans les filières numériques ou dans le secteur du tourisme par exemple.
Si le dispositif d’aide emploi d’avenir n’est pas d’abord conçu pour les entreprises du secteur marchand, qui disposent d’autres leviers pour l’insertion de ces jeunes, certaines de ces entreprises peuvent apporter une contribution originale et innovante entrant dans le cadre du dispositif. L’emploi d’avenir relèvera alors d’un niveau d’aide adapté et s’inscrira dans des conditions et garanties spécifiques, en particulier pour éviter tout 'effet d’aubaine'.
(...) Des 'comités stratégiques de pilotage emploi d’avenir', associant les collectivités territoriales et les principaux acteurs, auront pour mission de décliner le dispositif à l’échelle des territoires (...) le cadre juridique doit être aussi simple que possible. C’est la raison pour laquelle ces derniers s’inscrivent dans le cadre du 'contrat unique d’insertion', bien connu des employeurs, déjà éprouvé et permettant des aménagements importants.
(...) la demande d’aide [adressée par l'employeur potentiel] devra contenir une description du poste proposé, indiquer son positionnement dans l’organisation de la structure d’emploi et préciser quelles sont les compétences dont l’acquisition est visée et les actions de formation qui y concourent.
(...) l’aide relative aux emplois d’avenir pourra être de trois ans, sans être inférieure à un an. Le montant de l’aide de l’Etat, dont le niveau sera fixé réglementairement, sera dans le cas général de 75 % du coût salarial.
Le succès des emplois d’avenir reposera sur la mobilisation de tous les acteurs. Au premier chef, le Gouvernement souhaite travailler avec les régions (...) des offres spécifiques pourront également être expérimentées pour répondre aux besoins de publics jeunes et peu qualifiés. Certaines de ces expérimentations pourraient préfigurer un futur droit à la qualification différée (...)"
Le projet de loi est téléchargeable en cliquant ici