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Les 15-30 ans sont "volontaires et responsables" (publication de l'INJEP)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mercredi 22 août 2012.

"Au fil de l’analyse se dégage le portrait d’une génération volontaire et responsable, loin de la résignation et de l’apathie souvent évoquées à leur égard. Qu’ils soient contestataires, désenchantés, pro-systèmes ou conformistes, ils revendiquent haut et fort l’appartenance à une génération qui compte se faire entendre et jouer un rôle à part entière dans la société."

Voici la conclusion de l'"Atlas des jeunes en France", un portrait des 15-30 ans, que publie l'INJEP (l'observatoire de la Jeunesse). L'enquête compile les données statistiques les plus récentes dans les domaines suivants : la santé, l’éducation, l’emploi et le logement, l’alimentation, l’amour et la sexualité, les loisirs et les addictions, les valeurs et l’engagement politique.

L'enquête s'intéresse par exemple aux inégalités de genre et d'origine sociale face au baccalauréat. "À profil et résultats scolaires identiques, un élève de lycée favorisé envisagera des études plus longues qu’un élève de lycée défavorisé." Et parmi les candidats, "en 2011, 87 % des filles obtiennent le précieux passeport pour l’enseignement supérieur contre 84 % pour les garçons (...) Pour le baccalauréat professionnel, l’écart de réussite en faveur des filles est le plus important, il se réduit en revanche pour le baccalauréat général. Les filles sont majoritaires parmi les bacheliers, notamment littéraires."

La proportion de bacheliers dans une génération est passée d’un quart à près de deux tiers (toutes sections confondues), depuis le milieu des années 1980, grâce notamment à la création du baccalauréat professionnel. "Les inégalités se sont alors recomposées, les différences reposant moins sur le fait même d’être bachelier que sur la nature du baccalauréat obtenu (…) Le type de filière empruntée diffère fortement selon les milieux : chez les enfants de cadres supérieurs, les trois quarts ont eu un bac général, 16% un bac technologique et 8% un bac professionnel. Chez les enfants d’ouvriers, chacune de ces filières pèse pour un tiers."

Concernant le décrochage scolaire, l'étude souligne qu' "une fois hors de l’école, le lieu le plus fréquenté par ces jeunes reste le domicile. Ce sont des situations de solitude auxquelles ils ont à faire face chez eux, devant la télé ou le jeu vidéo plus souvent qu’en 'bande' dans la rue ou le quartier."

Un encart sur l'illettrisme à 18 ans note que "si plus de 10 % des jeunes à l’issue de la scolarité obligatoire (16 ans) éprouvent des difficultés face à l’écrit, le pourcentage de ceux qui ne maîtrisent pas la base s’élève à environ 4,5 % chez les 18-25 ans. Néanmoins, si dans le sens commun on pense que l’illettrisme frappe surtout les jeunes générations, dans la réalité, la majorité des personnes en situation d’illettrisme
a plus de 45 ans."

Un autre dossier, intitulé "Etre et se mettre en danger" traite notamment de la violence subie et des actes de violence commis. "Parmi les individus ayant subi des violences physiques, 42 % ont vécu ces événements au moins une fois dans l’enfance et 58 % à l’adolescence, mais vivre dans une grande ville ou dans une zone urbaine sensible (ZUS) n’a pas d’impact sur la probabilité de déclarer subir des violences physiques, verbales ou sexuelles."

Concernant les actes commis : "l’effet de l’âge est partout et à toutes les époques le même, avec un pic chez les 18-19 ans, puis diminue légèrement entre 20 et 24 ans, nettement entre 25 et 29 ans, pour décroître progressivement au fil du temps. (…) Les travaux socio-historiques soulignent que le poids des bandes de quartiers a augmenté ces trente dernières années sous la pression de la dégradation sociale. Cette précarisation des conditions de vie, accompagnée d’une forte ségrégation urbaine et scolaire, a contribué au repli des bandes sur leur quartier."

Cependant, l'étude cite Laurent Mucchielli, sociologue de la délinquance :"La logique d'identification territoriale et les violences entre territoires ne sont nullement spécifiques aux jeunes des quartiers pauvres d'aujourd'hui."

Cet atlas évoque aussi l'éducation à la santé et à la sexualité des jeunes, leurs pratiques d'internet, leurs loisirs, leurs aspirations et leurs inquiétudes.

Cette enquête a été réalisée par Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue et Joaquim Timoteo économiste, chargés d'étude à l'INJEP; et préfacée par Cécile van de Velde, sociologue maitre de conférence à l'EHESS et membre du conseil scientifique de l'INJEP.

Commander l'Atlas des jeunes en France sur le site de l'INJEP ici

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