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Politique familiale : l'Etat ne doit pas se substituer aux territoires (D. Bertinotti)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 20 juillet 2012.

"Quel que soit le quartier ou le milieu social, tous les parents sont confrontés à de véritables interrogations (...) Il faut en finir avec l'idée que certaines familles sont irresponsables ou démissionnaires, elles ont envie de bien élever leurs enfants." Dominique Bertinotti était, ce vendredi 20 juillet, en Seine-Saint-Denis où elle a notamment rencontré les personnels de l'UDAF et les familles d'un centre social de Pierrefitte. Elle a également répondu aux questions de ToutEduc sur la petite enfance et sur le rôle de l'Etat. Elle s'est montrée particulièrement sensible à la demande de mères de famille qui ont dit leur besoin d'être accompagnées par des professionnel(le)s et qui ont souligné l'importance d'avoir des lieux où parler entre elles, partager leurs expériences. La ministre de la Famille s'est également inquiétée de la répartition des rôles entre les mères et les pères, absents de toutes les rencontres de la matinée.

Voici l'essentiel de ses propos.

Sur l'accueil de la petite enfance, "on est ouvert à la diversité des solutions". En ce qui concerne les enfants de deux ans, "leur scolarisation n'est pas forcément la solution pour tous et sur tous les territoires". Dominique Bertinotti évoque notamment, parmi les modèles possibles, les classes passerelles. Elle pose aussi la question du "décloisonnement" de l'Education nationale et se donne pour objectif de "fournir une solution à toutes les familles en s'appuyant sur les territoires", sachant qu'ici on peut améliorer leur mise en relation d'assistantes maternelles, ailleurs augmenter le nombre des places de crèches, et qu'il s'agit toujours d'une meilleure "coordination de toutes les formes d'accueil".

Elle se demande par ailleurs si "le foisonnement" des initiatives en direction des familles et la multiplicité des intervenants "sont une richesse" ou si elles ne génèrent pas un manque d'efficacité. Elle constate aussi que les familles doivent, pour obtenir les aides auxquelles elles ont droit, pour partir en vacances avec leurs enfants par exemple, se repérer dans "un dédale" de sigles et d'organismes. "Plus elles sont dans la difficulté, plus il est complexe pour elles de trouver les solutions." Parfois, il suffirait d'une modification législative mineure pour qu'un système de tiers payant leur évite de faire l'avance de sommes qui leur sont ensuite reversées. 

Envisage-t-elle une nouvelle loi ? "Il est trop tôt pour le dire. Nous allons lancer à l'automne une consultation dans 4 régions pilotes, de façon à avoir des territoires ruraux, péri-urbains, de centres villes, et y associer des citoyens ordinaires." Mais elle insiste, dans le cadre de "l'acte III de la décentralisation, il faudra préciser le rôle de l'Etat. "Stratège", il n'a pas à "se substituer aux collectivités" qui doivent définir leurs objectifs, même s'il doit garantir l'égalité territoriales, corriger les inégalités sociales, encourager tout ce qui ira dans le sens d'une meilleure coordination, d'une simplification, d'une plus grande lisibilité des dispositifs pour les familles".

Elle ajoute que "tout n'est pas une question de moyens" et que la puissance publique ne doit pas se substituer aux familles, mais intervenir dans un cadre contractuel, dans "une autre approche de l'aide sociale" qui prenne en compte leurs investissements personnels pour trouver les solutions qui leur conviennent. 

Lors de sa visite au centre social de Pierrefitte, les femmes d'un groupe qui a organisé un séjour familial d'une semaine dans le Limousin, ont mis en avant leur désir de mieux connaître la France, qui est souvent le pays où elles sont nées. Un ancien médecin scolaire a souligné que les pères tenaient leur dignité de leur travail, et que leur demander par exemple, de venir au collège dans l'après-midi un jour de semaine revenait à les délégitimer, à nier l'importance de leur rôle. 

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