Le BEP doit devenir le diplôme intermédiaire avant le bac pro (Inspection générale)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 01 juillet 2012.
"La réussite globale est au même niveau" qu’avant la réforme du bac professionnel en trois ans, constate l'inspection générale dans son rapport de "suivi de la rénovation de la voie professionnelle". Il porte cette année sur "la certification intermédiaire", assurée essentiellement par des BEP (brevets d'études professionnelles).
La mission constate dans le rapport qu'elle a remis le mois dernier au ministre et qui vient d'être publié sur le site du ministère, que certains élèves, 20 % environ, arrivent en terminale sans avoir obtenu ce diplôme intermédiaire, et que leurs enseignants s'inquiètent de leur possibilité de réussite au baccalauréat. Mais surtout les inspecteurs généraux s'interrogent sur la distinction entre le CAP et le BEP. Les deux diplômes n'ont pas les mêmes objectifs : "le profil professionnel attaché au CAP est plutôt bien circonscrit autour de la maîtrise effective et opérationnelle d’un poste de travail et autour d’activités qui nécessitent des gestes et des compétences de premier niveau, plutôt reproductibles et stables dans le temps. Le CAP (...) constitue le diplôme professionnel par excellence", ce qui explique sa forte présence dans l'apprentissage.
"Le BEP souffre d’une définition moins précise du profil professionnel qui lui est associé (...) [Il] accorderait une moindre importance à la pratique au profit des savoirs théoriques." Il faudrait plutôt considérer que le BEP "sanctionne l’engagement dans un processus d’acquisition de compétences et de professionnalisation", dont le titulaire possède "un bagage suffisant pour s’adapter à des profils métiers beaucoup plus évolutifs et instables". La mission parle de "culture professionnelle, au sens de représentation du métier", et pense donc que c'est le BEP "ainsi défini" qui doit constituer "le diplôme intermédiaire" pour ceux qui sont engagés dans un cursus de bac professionnel. Elle propose trois approches, le "socle professionnel, sur
lesquelles on peut construire d’autres compétences", "la complexité croissante des situations professionnelles" ou l’approche par "unités de valeur". Restera ensuite à "faire reconnaître le diplôme intermédiaire par l’institution et les partenaires professionnels".
Le mission met par ailleurs en garde contre le "caractère chronophage du contrôle en cours de formation", et demande à la DEPP (service statistique du ministère) de mieux analyser ce qui se passe dans les lycées professionnels.
Le rapport est téléchargeable ici.