George Pau-Langevin : identfier des projets qui fonctionnent
Paru dans Scolaire le mardi 26 juin 2012.
Marianna est PDG de "M ton pass". Elle reçoit ses hôtes avec le sourire du succès, puisqu'en quelques mois, son entreprise a réalisé un retour sur investissement de plus de 50 %. Elle a 13 ans. Elle est élève au collège de Max- Dormoy (Paris XVIIIème) et son professeur d'histoire-géographie, qui est à l'origine de cette aventure, est heureux qu'elle puisse entièrement se passer de son aide pour accueillir "Madame la ministre en charge de la réussite éducative". Il l'explique d'ailleurs à George Pau-Langevin, un peu excité du bonheur qu'il ressent en constatant qu'il a redéfini le sens de son métier, faire accéder ses élèves à l'autonomie.
La ministre a donc salué, hier 25 juin, un projet qui témoigne de ce que "les élèves des 'quartiers' sont tout à fait capables de faire de grandes choses". Elle a entrepris, explique son entourage, "d'identifer des projets qui fonctionnent" et de comprendre pourquoi ils fonctionnent. Dans le cas présent, explique à ToutEduc la principale, il y a au départ des enseignants obligés de travailler en équipe dans un environnement difficile, et, progressivement, une dynamique collective qui s'est installée. Ce professeur est arrivé il y a trois ans dans ce contexte, il avait déjà fait l'expérience dans son établissement précédent de la "mini-entreprise" et du rôle de conseil que pouvait jouer l'association "Entreprendre pour apprendre".
Ces 16 élèves de 3ème ont donc élu une PDG, constitué des équipes chargées de la fabrication d'étuis pour les "passe Navigo" avec du bois de récupération de cagettes, des colles et des vernis "sans solvant", tandis que d'autres géraient la communication, les finances, la commercialisation... Ils ont lancé une souscription avec des "avances remboursables" de 4 €, et en ont placé plus de 100, déposé leur projet à l'INPI... Ils annonçaient hier, en présence de la ministre et du député-maire, la dissolution de leur entreprise et remettaient un chèque de 674,40 € à l'Association pour l'entraide et le partage à Haïti. Avant de se séparer, ils avaient fait passer des entretiens aux élèves de 4ème qui prendront le relais l'an prochain.
George Pau-Laugevin a donc "tiré son chapeau" au travail des équipes éducatives et à leur créativité.