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L'Observatoire des politiques éducatives locales doit trouver sa place, entre expertise et recherche universitaire

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mardi 19 juin 2012.

 Le POLOC, l'Observatoire national des politiques éducatives locales, a été lancé à Lyon fin mai, et s'organise pour être opérationnel avant la fin de l'année civile. Retour avec Daniel Frandji, qui le porte, sur ce projet. 

ToutEduc : La première journée organisée par le POLOC a réuni, le 30 mai à Lyon, quelque 180 personnes. Comment interprétez-vous ce succès ?

Daniel Frandji : Il témoigne d'un besoin de réflexion globale sur l'éducation, et plus précisément sur les politiques locales, les collectivités essaient de mieux coordonner ce qui se passe sur leur territoire, où nous assistons, depuis une trentaine d'années à un foisonnement d'initiatives. Les ministères, les collectivités, les grandes associations d'éducation populaire, la CNAF, l'INJEP, ont besoin d'un lieu pour développer une logique commune. face à des questions qui requièrent le développement de travaux de recherche universitaires, mais aussi leur mise en discussion avec les acteurs concernés.

ToutEduc : L'Education nationale était-elle présente ?

Daniel Frandji : Pas suffisamment. Et pourtant, peut-on penser la réussite éducative sans penser à la réussite scolaire ? Il faudrait être capable de penser les temps de l'enfant, ou l'accès à la culture, autrement qu'en fonction de la pression sélective de la scolarité, mais on a beaucoup de mal à s'en détacher.

ToutEduc : Que viennent chercher les associations ? Vous parliez du rôle que peuvent jouer les universitaires dans ce cadre...

Daniel Frandji : Elles ont besoin, pour fonctionner, de subventions, donc de présenter des dossiers et de proposer une évaluation de leurs actions, qui ne sont pourtant pas toujours évaluables. On peut imaginer construire des indicateurs "quali" et "quanti", distinguer ce qui est évaluable et ce qui ne l'est pas. On peut, en croisant les regards le faire sans naïveté. Les collectivités ont une demande très forte d'expertise. A nous de faire évoluer leur demande pour en faire des objets de recherche... Chacun veut savoir si une politique éducative, ou des activités culturelles, favorisent l'égalité. Ce sont des questions redoutables !

ToutEduc : Comment va fonctionner cet observatoire ?

Daniel Frandji : Je pense que nous aurons 4 pôles d'activité, l'évaluation, dont nous venons de parler, le soutien à l'innovation, pour lequel nous voulons créer un fonds de soutien, et des intervenants pour en assurer la recension et la description. Pour la recherche, nous aurons un rôle fédérateur. Nous pouvons déjà compter avec deux financements de thèse, l'une en sciences politiques sur les réseaux comme l'ANDEV [l'association des directeurs de l'éducation des Villes] ou le RFVE [le réseau français des Villes éducatrices] et une autre sur la comparaison de villes européennes qui ont de fortes ambitions éducatives, Barcelone, Lyon, et, vraisemblablement Manchester et Turin. D'ici un an, avec le comité scientifique qui va se mettre en place, j'espère que nous aurons un programme de recherche, et nous sommes en discussion pour d'autres thèses. Enfin, quatrième pôle, la diffusion des savoirs, qui passe par la construction d'un site, et par des journées, comme celle du 30 mai. Nous en ferons certainement deux par an. La prochaine, avant décembre 2012, portera sur la forme scolaire et la forme éducative, deux notions difficiles, et qui sont loin d'être stabilisées.

ToutEduc : Et quels sont les autres thèmes sur lesquels vous envisagez de travailler, au cours de ces journées ou plus généralement ?

Daniel Frandji : Il y a bien sûr le scolaire, le périscolaire et l'extra-scolaire, le formel et l'informel, les loisirs éducatifs, mais il faut aussi que nous nous intéressions aux questions d'orientation, à la petite enfance...

ToutEduc : … à l'aide sociale à l'enfance, à la protection judiciaire de la Jeunesse...

Daniel Frandji : Vous avez raison. L'éducation sous main de justice a aussi sa place dans notre réflexion.

ToutEduc : Finalement, cet observatoire des politiques locales va devenir un observatoire de toutes les questions d'éducation !

Daniel Frandji : Non. Le risques est bien sûr de voir trop large. Mais nous pensons avancer sur quelques questions clefs qui en même temps engagent une réflexion globale sur l'éducation aujourd'hui. Sans doute, toutes les questions se retrouvent, mais nous ne sommes pas un nième "think tank". Il s'agit de répondre aux
besoins de forces locales, étatiques, associatives, collectivités, qui s'inquiètent de la démocratisation de l'accès à la culture et aux savoirs. Il faut au moins clarifier le débat, voir ce qui relève et ce qui ne relève pas de l'école, accroître les possibles...

Pour le compte-rendu de cette journée, cliquez ici

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