Lyon se prépare aux nouveaux rythmes scolaires
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 20 juin 2012.
A Lyon, berceau de la semaine des quatre jours, on calcule déjà les conditions du retour du mercredi matin et de l’allongement de la pause méridienne, hypothèse la plus probable du futur emploi du temps des écoliers en 2013.
"Nous avons déjà essayé de revenir aux cinq jours, oui, mais jamais avec cadre-là." Yves Fournel, adjoint à l’éducation et à la petite enfance de Lyon sait combien il est difficile de changer l’emploi du temps des écoliers. En 2001 et en 2006, deux tentatives ont échoué. Consultés à l’échelle du département, les parents ont largement privilégié le statu quo. A Lyon, une majorité s’est prononcée pour le maintien des quatre jours.
La semaine des quatre jours remonte à 1991, sous l’impulsion de Michel Noir et a largement essaimé dans le département. Lorsque les socialistes ont repris la métropole, en 2001, ils ont rapidement montré la volonté de revenir au mercredi matin travaillé. En vain. Malgré cela, Yves Fournel, qui préside aussi le réseau français des villes éducatrices, se montre optimiste sur l’aboutissement de la réforme en cours. Il peut s’appuyer sur une école "laboratoire" Gilbert Dru, dont le rythme a changé il y a deux ans. Dans cette école du 7e arrondissement, le mercredi matin est travaillé. Les autres jours, la pause méridienne dure jusqu’à 14h15. Des activités sont proposées aux écoliers. Très cadrées au début, elles sont devenues plus souples à la demande des enfants.
"J’espère que nous irons vers cet emploi du temps", affiche-t-il clairement. Selon lui, c’est la définition d’un cadre national qui permettra d’avancer. "C’est la grosse différence aujourd’hui. Le gouvernement montre sa volonté. Il va fixer un cadre. Sans cela, nous ne pouvons pas discuter localement." Yves Fournel souhaite même que le ministre précise, pour l’ensemble du territoire, le temps de pause après le déjeuner. "Ensuite, nous pourrons discuter à l’échelle de l’agglomération, voire du département. Un changement de rythme n’est pas gérable commune par commune".
Lyon prépare donc ses arguments et évalue ses marges de négociation. L’adjoint à l’éducation défend la généralisation des activités pendant la pause méridienne allongée, comme à Gilbert Dru. Il estime que quelque 24 000 écoliers mangeront à la cantine en 2013, et devraient donc bénéficier d’activités pendant la pause méridienne. "Il faudra que l’Etat nous accorde une norme d’encadrement spécifique, qui tienne compte de la réalité." Yves Fournel attend en particulier que la caisse d’allocations familiales prenne en charge une partie de la prestation d’accueil, comme elle le fait pour les centres de loisirs. Il souhaite aussi une discussion avec l’Etat sur les personnels d’encadrement, notamment sur l’utilisation des services civiques et des contrats aidés. Enfin, des négociations avec les agents des écoles, les centres de loisirs sont aussi au programme dès que l’emploi du temps sera fixé dans ses grandes lignes.
Selon les paramètres retenus, Yves Fournel estime que le nouvel emploi du temps coûtera entre 500 000 et 1,2 million d’euros. Une fois les négociations achevées et quelques crédits dédiés aux activités du mercredi matin récupérés, il resterait, selon ses calculs, entre 100 000 et 200 000 euros à la charge de la collectivité. "Nous poserons la question de la gratuité. L’offre étant améliorée, nous n’excluons pas de demander une participation, très modeste, aux parents pour les activités."
Voir aussi sur ToutEduc, le calcul d'une ville moyenne, de 50 000 habitants environ, Le surcoût du mercredi matin pour les Villes: les estimations d'un gestionnaire.