Jeunes en situation de handicap : comment appliquer vraiment la loi de 2005 ?
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 17 juin 2012.
La rentrée 2012 pour les élèves handicapés serait-elle déjà "ratée"? C'est ce que craignent les PEP, la FNASEPH (la fédération des associations au service des élèves présentant une situation de handicap) et l'ANPEA (les parents d'enfants aveugles) qui organisaient une table-ronde le 15 juin et qui ont fait à cette occasion l’état des lieux de l’application de la loi de 2005. Dominique Leboiteux (PEP) regrette notamment que la version scolaire du guide GEVA (guide d'évaluation des besoins de compensation de la personne handicapée) élaboré par les 3 associations avec le ministère n'a toujours pas été officialisée par décret. Ce guide est conçu à partir d’items permet d’évaluer la situation et les besode chaque personne. Tois groupes de travail ont planché sur différents symptômes et troubles de comportement afin de fournir un outil aux maisons départementale du handicap et aux équipes pluridisciplinaires.
Qu’il s’agisse du GEVA-sco , de faire des accompagnateurs scolaires actuellement sous contrats précaires divers des professionnels reconnus ou de l’insuffisance en contenu ou nombre de projets personnalisés de scolarité et de leur suivi, la loi de 2005 doit être appliquée, estime Sophie Cluzel, présidente de la FNASEPH, qui ajoute que les intéressés eux-mêmes la méconnaissent. Les débats montrent pourtant des progrès "ténus mais sensibles" dans la scolarisation des enfants handicapés et les trois associations s’engagent à travailler sur la formation des enseignants et des AVSi (auxiliaires de vie scolaire).
Le représentant de l'académie de Toulouse a témoigné de ce qu'il était déjà possible de faire, puisque, sur 30 élèves sortis d'ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire), cinq ont obtenu un CDD ou CDI en milieu professionnel ordinaire et sur 12 jeunes de LEP, sept vont avoir un CAP "intégralement rempli" et cinq des attestations de compétences délivrées par le recteur. Il souligne l'intérêt d'une convention passée avec des entreprises phares du tissu industriel toulousain comme Airbus ou France télécom, qui font avec l'académie "le pari du milieu professionnel ordinaire". Elles peuvent ainsi satisfaire à l'obligations d'employer 6 % de handicapés avec des personnels ayant un bon niveau de compétence. Le travail d'orientation est confié au GRETA qui fait le lien avec l'entreprise pour les savoir-faire qui n'ont pas été acquis dans le cadre de la formation initiale, les tuteurs dans l'entreprise sont financés par la formation continue, l'ONISEP a élaboré un portefeuille de la réussite et le ministère du travail finance un poste d'enseignant pour le suivi. Il s'agit aussi d'éviter la relégation dans des CAT (centres d'aide par le travail) pour des jeunes qui peuvent éviter d'y prendre des places au détriment d'autres jeunes qui ont véritablement besoin d'un milieu protégé.