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40 ans d'éducation prioritaire, pour quoi faire ? (Revue française de pédagogie)

Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 09 juin 2012.

"La plupart des rectorats ne sont pas capables de répondre aux questions portant sur le devenir des élèves de ZEP après le collège." Cette formule de l'inspectrice générale Anne Armand dans l'entretien qu'elle accorde à la Revue française de pédagogie donne le ton de ce dernier numéro consacré à "la politique ZEP en France". Jean-Yves Rochex, qui en a assuré la coordination, rappelle qu'il s'agissait, à l'origine, de compenser "les déficits d'ordre culturel, linguistiques ou intellectuels dont souffriraient les catégories de population particulièrement touchées par l'échec et l'inégalité scolaires". Il a fallu ensuite "lutter contre l'exclusion" avec "une multiplication de dispostifs" ciblant des populations hétérogènes. Est venue ensuite une approche de plus en plus centrée sur les individus. Et, progressivement, une logique d'adaptation à la diversité des élèves s'est substituée à "la lutte contre les inégalités sociales d'accès au savoir".

Pour le chercheur, cette politique, malgré des changements de nom, ZEP, REP, RAR, ECLAIR, n'a pas réussi à être un "laboratoire du changement social", mais a été, de fait, le "terrain d'expérimentation de nouvelles idéologies éducatives", telle la promotion de l'excellence initiée par Ségolène Royal lorsqu'elle était ministre déléguée. Le pilotage par les résultats a détourné l'attention de l'essentiel, l'enseignement donné dans ces établissements par des personnels "isolés et peu outillés pour faire face aux difficultés qu'ont les élèves à apprendre", même si la création de professeurs référents a "favorisé les échanges et le travail collectif". En dernière analyse, cette politique, en ne considérant "les milieux populaires et leurs enfants que sous l'angle du manque ou du déficit" n'a-t-elle pas eu pour effet de minorer "le rôle de l'institution scolaire dans la production des inégalités" ?

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