Bac pro en trois ans : l'ambivalence des inspections générales
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 29 mai 2012.
Pour les élèves qui préparent un "bac pro" en trois ans, "le taux de passage en première professionnelle (...) diminue très peu par rapport à l’année précédente (...) [et] préfigure une augmentation sensible du nombre de jeunes qui vont accéder au bac professionnel à partir de 2012", mais plus de 20 % d'entre eux ne passent pas en première, et, pour la plupart, "ne reprennent pas un cursus en LP". Certains partent en apprentissage, mais pour les autres, c'est "l’abandon de toute formation".
Dans leur rapport sur le "Suivi de la mise en œuvre de la rénovation de la voie professionnelle" qui vient d'être publié, les deux inspections générales de l'Education nationale en font un bilan mitigé, d'autant qu'à "aucun niveau, national, académique ou local, on n’est encore capable de fournir des données" sur la nature des sorties. "De façon générale, les établissements n’ont pas de tableau de bord de suivi de leurs élèves sortants et, pour ceux qui s’en sont préoccupés, ils sont en mesure d’indiquer leur point d’arrivée mais jamais leur devenir."
Parmi les éléments positifs, le rapport souligne que "les académies ont fait évoluer leur carte des formations", que "les conseils pédagogiques prennent peu à peu leur place" dans le pilotage des établissements qui "se mobilisent pour installer une différenciation des pratiques pédagogiques". De plus, "les premières tendances (...) laissent préfigurer un accroissement sensible du taux d’accès au baccalauréat mais, à l’opposé, font redouter une hausse des sorties sans diplôme". Les lycées favorisent la réussite d’un plus grand nombre, mais "continuent de perdre une part de leur public". Et les inspections de poser deux questions, ""sur quel critère un élève de 3ème est-il affecté plutôt en 2nde professionnelle qu’en en CAP ?" et "quelle place tiendra le diplôme intermédiaire ?"
Ce rapport est téléchargeable sur le site du ministère, ici.