PISA 2009 : les collégiens français laissent de nombreuses questions sans réponse.
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 25 mai 2012.
Les collégiens français ne donneraient pas le meilleur d’eux-mêmes aux évaluations PISA. C'est ce qui expliquerait qu'ils répondent moins que leurs homologues des autres pays de l'OCDE à certaines questions, notamment celles qui sont ouvertes. On atteint 27,5 % de non-réponses quand les supports sont longs et compacts. Ce ne serait pas la peur de se tromper qui expliquerait cette "anomalie" française; il semble que l’élève établisse un rapport effort/ plus-value et adopte donc une stratégie d’examen. Cette attitude a été pointée lors d'une table ronde organisée à l’occasion de la sortie de l’ouvrage "Lecture au collège, le bilan des évaluations PISA" co-édité par la DEPP et le CNDP. Elle réunissait Anne Vibert, IGEN de lettres, Sylvie Fumel, "national project manager PISA", Hélène Moreau, professeure de lettres et Thierry Rocher, expert international PISA…
L’évaluation PISA 2009 dont l’ouvrage effectue le bilan s’intéresse à la compréhension de l’écrit, à la "littératie" qui est orientée vers l’utilisation sociale de la lecture, et des capacités de compréhension selon des supports divers : listes, tableaux, textes courts, textes longs, littéraires, etc.. Les résultats des élèves français se situent dans la moyenne exacte des 38 pays de l’OCDE, mais le pourcentage des élèves qui se rangent parmi les groupes de bas niveaux passe de 6 à 12 % entre 2000 et 2009 et le pourcentage d’élèves qui lisent pour le plaisir est en baisse; on y trouve aussi bien des bons et que des mauvais lecteurs.
La table-ronde a été l'occasion de souligner certaines difficultés pédagogiques : peu de temps réservé à la lecture silencieuse, excellent accompagnement par les enseignants mais peu d’autonomie pour les élèves, précipitation sur le fragmenté, pas assez de temps consacré à la réaction de l’élève devant le texte global. PISA demandant tout de suite une compréhension globale, ceci expliquerait peut-être aussi cela.