Jusqu'où l'Europe peut-elle fixer les objectifs éducatifs?
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 20 mai 2009.
Les objectifs chiffrés qui déterminent la politique éducative de la France sont aujourd'hui fixés en grande partie par l'Union européenne. Olivier Masson, dans l'éditorial qu'il signe aujourd'hui pour le Café pédagogique, fait bien de nous le rappeler. Et il fait bien également d'attirer notre attention sur les décisions que le Conseil européen des ministres de l'Education vient de prendre à cet égard.
Le nombre de diplômés du supérieur en maths, sciences et technologie n'est plus considéré comme un critère pertinent, mais le taux de préscolarisation le reste, et c'est tant mieux: « d'ici 2020, au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l'âge de la scolarité obligatoire devraient participer à l'enseignement préscolaire. La France a déjà atteint cet objectif, espérons qu’elle y sera toujours en 2020 ». Reste à à savoir si les jardins d’éveil seront inclus dans le calcul, demande Olivier Masson.
Plus généralement, ne doit-on pas s'interroger sur la pertinence de certains objectifs fixés au niveau européen, quand les différences entre les systèmes des différents pays vident parfois les indicateurs de leur sens? Que penser, par exemple, de l'indicateur dit du « early school leaving », qui évalue le taux de décrochage entre 18 et 24 ans, alors que l'âge de scolarisation obligatoire n'est pas le même d'un pays à l'autre?