Le SE-UNSA mise sur la logique du socle commun pour une réforme non violente de l'Ecole
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 24 mai 2012.
Pas de grande réforme structurelle, mais "relever le défi du socle" comme "fondement d'une école inclusive", c'est ainsi que Christian Chevalier voit le changement à venir pour l'éducation. Le secrétaire général du SE-UNSA intervenait, hier 23 mai, en conclusion du colloque "Ecole pour tous, Ecole pour chacun, l'individualisation en question(s)" qu'organisait le "Syndicat des enseignants". Il considère que "l'idéologie du mérite" a échoué, et qu'il serait temps que notre école se soucie de "garantir à chacun l'acquisition des connaissances et compétences nécessaires à une insertion professionnelle ou à la poursuite d'études". Cela correspond au choix d'une "société moins compétitive".
Soulignant la nécessité de "réviser les contenus du socle", le responsable dénonce, sans la citer, la FSU et le danger qu'il y aurait à défendre le principe d'une culture commune, mais à placer "la barre trop haut", ce qui reviendrait de fait à en exclure une partie des élèves.
Intervenant avant lui, Françoise Clerc (Sciences de l'Education, et militante d'Education & Devenir) défend la logique des compétences, à condition de ne pas s'inscrire dans la conception qu'en a donnée le ministère, et de sortir d'une organisation taylorienne de l'Ecole. Cette logique permettrait en effet de se centrer sur les parcours des élèves.
Sylvain Grandserre, enseignant, a rappelé la difficulté de différencier la pédagogie, alors que l'institution favorise "la logique du tri", et que les familles peuvent voir d'un mauvais oeil le fait que leur enfant bénéficie d'un régime spécifique... Pour lui, seule une organisation "coopérative" de la classe, "où on autorise l'entraide, le tutorat, le travail en petits groupes, de 2 éventuellement", permet une réelle adaptation de l'enseignement à la réalité des élèves. Il attire l'attention des congressistes sur les bons élèves, qu'on ne doit pas laisser s'ennuyer tandis que les autres peinent sur un exercice.