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Rythmes scolaires : une enquête à Issy les Moulineaux montre la nécessité et les difficultés d'une réforme

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 22 mai 2012.

"L’école doit évoluer" et "l’aménagement du temps scolaire est un des moyens les plus consensuels et les plus efficaces pour amorcer les changements", mais cela suppose que soit passé un "pacte éducatif", donc un PEL (Projet éducatif local), entre les parents, les enseignants, et les élus. Ce sont, résumées, les conclusions d'une enquête menée à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) par Georges Fotinos, et publiée ce mardi 22 mai. 

L'accord est "général et massif" pour dire que "le temps d’enseignement doit être adapté à l’âge des élèves", que "la pause de midi ne peut être inférieure à 1h30" et que "le temps de sommeil de l’enfant est important pour la réussite de la scolarité". L'accord est déjà moins massif sur la durée de la journée de classe, qui pourrait être ramenée à 5 heures par jour, et sur la création de "petites vacances" au mois de mai si l'année scolaire est prolongée jusqu’à la mi-juillet. 

En revanche, alors que les parents sont très favorables à l’accompagnement éducatif, et, dans une moindre mesure, à l'allongement de l'année scolaire, les enseignants ne le sont pas. Les parents plébiscitent les devoirs à la maison. Parents et enseignants ne sont pas majoritairement favorables à semaine de 4,5 jours.

Interrogé par ToutEduc, Georges Fotinos explique la réticence des parents (50,2 % des personnes interrogées hostiles aux 9 ou 10 demi-journées de classe, un peu plus de 52 % parmi les enseignants) par leur crainte de perdre le samedi matin, qui, dans la question qui leur était posée, apparaissait comme une des possibilités. Il souligne pourtant la spécificité de la commune d'Issy-les-Moulineaux, qui constitue un terrain favorable puisqu'elle a l'expérience de l'aménagement des rythmes scolaires : elle a mené jusqu'en 1998, un travail de "fertilisation croisée" entre les activités scolaires et l'animation périscolaire, les intervenants venant en classe en fin de journée scolaire avec les enseignants, et travaillant avec eux sur des projets communs une demi-journée par semaine. L'apparition des CEL (contrats éducatifs locaux), qui ne concernaient que le périscolaire "a tout cassé". 

En ce qui concerne le financement d'une augmentation du temps d'animation périscolaire, lié à une diminution de la journée de classe, Georges Fotinos rappelle que les sites expérimentaux de Guy Drut, entre 1992 et 1997, recevaient une contribution du FNDS (Fonds national de développement du sport) alimenté par le PMU et le Loto. "Pourraient aujourd'hui s'y ajouter les recettes des jeux en ligne."

Convaincu que seule une impulsion venue "de l'extérieur", notamment des collectivités, peut faire bouger le ministère et les enseignants, et que seule la démarche de débats dont procèdent les PEL peut mobiliser l'ensemble des acteurs concernés localement, G. Fotinos se demande si la réforme des rythmes annoncées par Vincent Peillon ne risque pas de se limiter à une réforme du calendrier, portant sur les vacances d'été et de la Toussaint, et sur la semaine de 9 demi-journées sans que "ça ne change rien du point de vue pédagogique. Ce serait une simple retour à la situation antérieure."

Le rapport a été publié sur le site de la Ville d'Issy-les-Moulineaux, ici. Les annexes, avec les auditions des associations de parents d'élèves et les réponses des syndicats enseignants à Luc Chatel sur la question ici.

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