Enseignement professionnel : les engagements de Fr. Hollande concernent aussi la formation des enseignants et l'éducation prioritaire
Paru dans Scolaire le lundi 14 mai 2012.
Le bac professionnel "en 3 ou 4 ans", le développement pour les lycéens professionnels d'une "offre d'internat de qualité", la complémentarité au lieu de la concurrence pour les formations "sous statut scolaire et sous apprentissage"... Dans une lettre au SNETAA (syndicat FO de l'enseignement professionnel), François Hollande, quelques jours avant le second tour de l'élection présidentielle, avait précisé ses engagements pour "faire de nos filières professionnelles des vraies filières d'excellence". Voici des éléments de ce courrier dont ToutEduc a eu copie.
Celui qui était encore candidat estime que "les jeunes et les personnels de l'enseignement professionnel ont été particulièrement malmenés", et il dénonce notamment les "orientations imposées, classes surchargées, mixité de publics aux besoins différents dans une même classe". Il estime que la droite voulait "supprimer l'enseignement professionnel du champ du service public national et le confier pour partie aux Régions (...) et pour partie aux entreprises privées".
Il annonce l'abrogation de "la possibilité d'entrée précoce en apprentissage" prévue par la "loi Cherpion". Il estime que "l'objectif doit être le baccalauréat professionnel pour le plus grand nombre", mais "sans néglier le CAP", le titulaire d'un CAP "devant pouvoir poursuivre en bac pro s'il le désire". D'ailleurs, "du CAP au diplôme d'ingénieur, c'est une élite professionnelle que nous avons à former". Il demandera d'ailleurs que, à la suite de conventions avec les branches, "les stages en entreprises soient rémunénés correctement", et que services rectoraux et régions travaillent ensemble à la complémentarité entre formations en apprentissage et sous statut scolaire. François Hollande veut "relancer la dynamique des lycées des métiers", créer des "réseaux d'établissements et des campus des métiers, mettant en synergie les formations professionnelles et technologiques sur un champ donné, du CAP au BTS ou au DUT".
Il annonce une revalorisation du métier de professeur des lycées professionnels, et une "grande concertation" pour faire évoluer les métiers de l'enseignement; "la question salariale devra être abordée, en regard de nos possibilités budgétaires". Quant à la formation des enseignants, elle comprendra un "moment commun", "quels que soient leurs niveaux de recrutement et qu'ils se destinent à enseigner en maternelle ou à l'université". En ce qui concerne leur évaluation, elle doit "être repensée en lien avec la formation continue".
Le candidat évoque également une "relance de l'éducation prioritaire [qui] ne passe pas par la multiplication des dispostifs dérogatoires - les Eclair, les internats d'excellence, les ERS - qui démantèlent l'Education nationale".
SATISFACTION DU SNETAA
Même s'il ne le dit pas en ces termes, le syndicat se félicite de cette longue lettre (4 pages serrées) que lui a adressée François Hollande. Il demande "la mise en œuvre réelle du parcours CAP – Bac Pro – BTS", ce qui signifie "des ouvertures de CAP et de BTS en lycées professionnels". Il apprécie que le président ne semble pas décidé à remettre aux Régions l'enseignement professionnel mais lui demande de préciser ce qu'il entend par "réseaux d’établissements" et "campus des métiers". Il relève qu'il "propose l’ouverture de concours réservés pour les contractuels afin de résorber la précarité". L'organisation syndicale "espère voir très rapidement concrétiser les engagements contenus dans ce courrier".