Comment rendre aux statistiques de l'Education nationale leur crédit ? (Les déchiffreurs)
Paru dans Scolaire le vendredi 11 mai 2012.
Comment rendre aux statistiques de l'Education nationale leur crédit ? Comment faire pour que, une fois qu'ils ont été dénoncés, les chiffres fantaisistes, sur le nombre des décrocheurs ou sur le niveau à l'entrée en 6ème par exemples, cessent de circuler dans le débat public ? Comment donner du sens aux divers indicateurs qui sont publiés ? Ce sont ces questions qui ont animé le débat organisé hier, 10 mai, par le collectif des "déchiffreurs". Celui-ci s'est constitué au début de l'année pour protester contre la censure des travaux de la DEPP (service statistique de l'Education nationale), et compte bien que cette époque est révolue.
Il en ressort qu'il faut sans doute que cette direction de l'évaluation soit dotée d'un conseil scientifique, mais peut-être aussi d'une instance où soit représentée la "société civile" pour contribuer à la définition de son programme de travail. Il devrait en effet être fondé sur les besoins exprimés, et non pas sur les demandes des autres directions du ministère. Il faut aussi que, sous couvert de son conseil scientifique, elle ait une réelle liberté de publication. Les données doivent être mises à la disposition des chercheurs. Il convient encore que les politiques publiques soient évaluées : quels sont les effets de la libéralisation de la carte scolaire, de la réforme du bac professionnel , où en est la mixité sociale et scolaire ... ?
Autre préoccupation, que la CNIL soit sollicitée et les règles d'usage des bases de données bien posées, de façon que le public retrouve une confiance perdue.
Mais il faudrait surtout obtenir que les politiques distinguent clairement leur communication, parfaitement légitime, sur leurs choix et sur leur mise en oeuvre, et l'information du public sur l'évaluation de leurs effets.