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Présidentielle : Une synthèse des promesses de François Hollande

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le lundi 07 mai 2012.

François Hollande a annoncé qu'il voulait faire de l'éducation "une grande cause nationale" qui engage "les professeurs bien entendu, les grands mouvements d’éducation populaire, les parents et les familles, les collectivités locales, les forces vives de la Nation. [Il veut] la concertation, la concertation jusqu’au bout. Avec tous les personnels de l’école, avec les parents, avec les élèves aussi." Il annonce "une méthode : une large concertation puis une loi", et un calendrier, "négociations durant l’été, loi d’orientation et de programmation à l’automne." Voici une synthèse des propositions faites durant la campagne, par François Hollande, alors candidat, ou par VIncent Peillon, responsable du secteur éducation dans son équipe, pour le système scolaire, mais aussi pour les autres champs que couvre ToutEduc.

FAMILLE. "Je maintiendrai toutes les ressources affectées à la politique familiale. J’augmenterai de 25% l’allocation de rentrée scolaire dès la prochaine rentrée."

PETITE ENFANCE. Le candidat veut créer des places d'accueil pour la petite enfance et revenir "sur les suppressions de classes en maternelle pour que les enfants qui sont en mesure d'être scolarisés puissent l'être à partir de deux ans si les parents le souhaitent." La création de 500 000 places de crèche n'a pas été évoquée au cours de la campagne elle-même. 

MATERNELLE. "Je remonterai le taux de scolarisation chez les enfants de moins de trois ans, en priorité dans les zones de grande difficulté scolaire (...) je créerai une réelle obligation d’accueil pour le service public à partir de l'âge de trois ans".

ELEMENTAIRE. "Nous ferons adopter le principe du 'plus de maîtres que de classes'. C'est la possibilité donnée aux enseignants, là où ils en ont besoin, d'être à un moment donné deux dans une même classe. De pouvoir faire des petits groupes, de pouvoir fonctionner différemment... "

"Je ferai en sorte que les enseignants des classes charnières et décisives pour les apprentissages fondamentaux soient les plus expérimentés."

RYTHMES SCOLAIRES. "Les rythmes scolaires devront être réformés pour donner aux élèves le temps d’apprendre, en allongeant le temps scolaire sur l’année et sur la semaine et en diminuant les surcharges journalières, sans diminuer le temps passé à l’école."

"Cela ne veut pas dire que nous allons lâcher les enfants à 14 h 30. Cela veut dire qu'il faut discuter avec les enseignants, les parents d’élèves, les collectivités locales, avec le mouvement d'éducation populaire, avec ce qu'il reste de la Jeunesse et des sports, pour voir si nous sommes capables d'avoir des rythmes scolaires qui correspondent mieux aux apprentissages et qui permettent à des enfants de tous milieux d'avoir accès à des arts, de la gymnastique, etc."

PEDAGOGIE. "Tout ce qui concourt à enseigner différemment, à favoriser l'épanouissement de chaque élève, à organiser la progression et la réussite de tous, tout cela sera développé. Je veux la coopération plutôt que la compétition."

"Les bonnes méthodes d'apprentissage de la lecture ou de scolarisation des enfants en difficulté" relèvent de l'expertise scientifique et non de décisions gouvernementales.

EVALUATIONS. "Les évaluations permanentes (...) seront supprimées."

"Vouloir 'plus de coopération et moins de compétition' revient à regarder ce que font ceux de nos voisins chez qui la notation sommative n'existe pas avant un âge assez avancé. Chez nous, on a quand même une pratique d'évaluation-sanction qui crée beaucoup de souffrance chez les enfants (...) Ces évaluations sont une faute très profonde et une incompréhension de ce que sont la transmission du savoir et l'acte éducatif."

PROGRAMMES. "Les programmes de l'école primaire et ceux du collège devront (...) être revus afin d'être en cohérence avec [le socle commun] qui devra lui-même être repensé."

"Il y avait un Conseil national des programmes qui était indépendant. Qui a fait les programmes de 2008 ? Mystère, ou presque. Aujourd'hui, il faut remettre de la cohérence, de la transparence, de la démocratie dans les procédures de l'Education nationale."

COLLEGE." Vouloir orienter les élèves dès la fin de la cinquième, c’est accentuer les défauts de notre système." Le candidat évoque "un collège qui réunit tous les enfants de la République".

LYCEES. "Je veux que les lycées d'enseignement général, technologique, agricole et professionnel, se rapprochent et que les jeunesses se mêlent (...) Je renforcerai et valoriserai les filières d’enseignement professionnel et technologique."

"Il y a eu une réforme du lycée qui n'a pas produit tous ses effets, même si elle n'était pas stupide dans sa conception, mais qui a été très pénalisée par l'absence de moyens. Il faudra la reprendre, mais il n'y a pas là la même urgence."

CULTURE. "Je lancerai un grand plan pour l'éducation artistique. Je le conçois comme fondé sur des partenariats entre tous les établissements scolaires et des institutions culturelles ou des artistes (...) Je développerai la culture scientifique, qui ne doit pas être seulement un instrument de sélection mais une culture de l'expérience, de la recherche, de l'observation, de la créativité (...) Je rétablirai l’enseignement de l’histoire en terminale scientifique."

TICE. Le numérique est "un des moteurs possibles" pour faire évoluer le système éducatif, et "refondre en profondeur les méthodes pédagogiques". Vincent Peillon promet "un grand plan pour la e-éducation", qui coûterait "quelques dizaines de millions", peut-être un peu plus, et qui serait décliné en cinq axes. L'Etat doit impulser une véritable politique industrielle pour le numérique pédagogique. Il faut créer une "e-école publique", "une plateforme de ressources pédagogiques gratuites" qui constitue un "service public en ligne" pour le soutien scolaire. Les enseignants et les personnels d'inspection doivent bénéficier d'une véritable formation, initiale et continue, aux usages du numérique. Les élèves doivent acquérir une écriture sur clavier fluide et une option doit être offerte à tous les bacs généraux et techniques. Enfin, l'équipement des écoles primaires est une priorité, ce qui suppose de "repenser la collaboration entre l'Etat et les collectivités".

PARTENARIATS. "Je demanderai aux collectivités locales, dont je rappelle le rôle précieux, que je conforterai, aux mouvements d'éducation populaire, dont les valeurs, la présence, l'engagement et les compétences sont indispensables, de s'engager à nos côtés dans cette oeuvre de refondation."

LAÏCITE. "La laïcité doit être expliquée, revendiquée, réfléchie."

"Il n'y a aucun enseignement" de la laïcité pour les élèves et (...) nous ne préparons pas les enseignants à ces valeurs-là". Vincent Peillon dénonce le "laïcisme", une "orthodoxie à rebours" : "Si je te donne une claque pour tu enlèves ton voile", c'est "le contraire de la laïcité". L'éducation doit permettre que "chaque personne accède à l'universel", un "universel qui libère tout le monde", et qui passe par "le pluralisme des visions du monde", "le pluralisme des religions".

ENSEIGNANTS. "Je mettrai en place un prérecrutement des enseignants avant la fin de leurs études (...) Je rétablirai une formation initiale et continue des professeurs digne de ce nom (...) les actuels IUFM se transformeront en Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (...) Dans ces Ecoles, les enseignements théoriques et pratiques, mais aussi la recherche pédagogique, à laquelle nous donnerons de nouveaux moyens, seront réunis. L’année de stages sera rétablie (...) une filière de prérecrutements sera mise en place (...)." Par ailleurs, des " modules de gestion des conflits" seront introduits dans la formation. 

Il faut "discuter aussi du métier d’enseignant pour le faire évoluer, le rendre plus attractif, plus heureux, plus efficace et qu’il puisse atteindre ses nouveaux objectifs". Le mode d'affectation des personnels serait "revu".

"Nous savons que les enseignants français ont été les moins revalorisés des vingt dernières années (...) Nous ne l'ignorons pas, mais nous ne ferons pas des promesses que nous ne pourrons pas tenir (...) Les professeurs sont prêts à discuter de la meilleure façon d’exercer leur métier dans l’intérêt des élèves. Cette discussion n’a jamais été menée. Menons-la sérieusement, sans a priori, sans penser immédiatement rétribution et sans penser directement au statut."

VIOLENCES SCOLAIRES. "Il faut prévenir, dissuader, punir (...) Nous ne pouvons accepter la moindre peur d'un personnel ou d'un élève qui se rend dans son établissement." Il faut donc " augmenter le nombre d’adultes dans les établissements les plus difficiles", créer "un nouveau métier, le métier de la prévention et de la sécurité dans l'enseignement", "ne pas laisser le professeur seul, et lui permettre de travailler en équipe avec des médiateurs, psychologues, associatifs, accompagnants scolaires", favoriser "une plus grande circulation de l’information entre l’Éducation nationale, la justice et la police", "améliorer la prise en charge des élèves en situation de rupture" avec les collectivités locale et les associations.

ETABLISSEMENTS. François Hollande dénonce "l’autonomie de la droite, celle des chefs d’établissement transformés en patrons, des écoles en entreprises, la concurrence s’installant entre professeurs, élèves, établissements".

MOYENS. Les "60 000 postes" seront affectés à la formation des enseignants, à une relance de l'éducation prioritaire , au rétablissement des RASED, à l’accompagnement des élèves en situation de handicap, à la médecine scolaire... mais aussi à la transition entre le lycée et l'enseignement supérieur. Un tiers environ de ces postes ne seraient pas des postes d'enseignants.

PRIVE. "S'agissant de la loi Carle, l'abroger sans précaution aboutirait au retour à une situation bien plus favorable aux écoles privées et dangereuse pour les finances locales", mais il faudrait réviser "sans attendre certaines mesures d'application", notamment lorsque sont impliqués des regroupements pédagogiques intercommunaux qui ne sont pas des établissements publics. Par ailleurs, les communes qui n'ont pas d'école publique pourraient être obligées d'en prendre en charge la construction. 

SECTORISATION. Le candidat a annoncé le rétablissement d'une "sectorisation fondée sur la mixité scolaire" et que les dotations des établissements, y compris du privé sous contrat, "prendront en compte cet impératif de mixité".

ORIENTATION. "Je veux une réforme de l’orientation, qui puisse conduire à respecter le premier choix [des lycéens] et à garantir le second, si nécessaire". Le service public d'orientation doit unifier et rassembler les dispostifs existants tout en garantissant aux CO-Psy leur "spécificité".

SPORTS. "Je favoriserai la pratique du sport et, pour cela, le développement d'équipements sportifs aujourd'hui en nombre très insuffisant (...) Je garantirai pour tous les jeunes, valides ou non, la possibilité de pratiquer le sport dans un club ou une association"

ALLOCATION D'ETUDES ET DE FORMATION. Une allocation d'études et de formation se substituerait au système des bourses. Elle concernerait surtout les étudiants, mais aussi des lycéens majeurs et serait liée aux débats fiscaux sur la demi-part, sur l'aide au logement... Elle est évaluée à 8 ou 900 €, elle serait contractualisée, en fonction de contreparties qui restent à définir.

SORTIES SANS QUALIFICATION. "J’offrirai à tout jeune déscolarisé de 16 à 18 ans une solution de formation, d’apprentissage ou un service civique." Les jeunes sortis sans qualification, ou avec une qualification insuffisante pour accéder au marché du travail, pourraient bénéficier d'un "capital formation de 800 h.". 

"Au collège et au lycée, les élèves les plus en difficulté bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, pour qu’à la fin du quinquennat (...) le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire soit divisé par deux. Aucun jeune,de 16 à 18 ans ne restera sans solution de formation, d’emploi ou même de service civique."

INSERTION. "Je créerai 150 000 emplois d’avenir pour faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi et l’action des associations, en priorité dans les quartiers populaires."

JUSTICE DES MINEURS. "Je doublerai le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice en les portant à 80 durant le quinquennat." Il faut aussi "revenir sur les peines plancher qui ne sont pas pertinentes contre la récidive", mais sans "complaisance pour ceux qui désorganisent nos cités". Il faut "assurer une continuité pour la chaîne qui va de la prévention à l'insertion".


 

 

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