Un modèle de lycée sans murs pour élèves décrocheurs dans l'Orégon
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 20 avril 2012.
Créer des écoles sans murs, pour décrocheurs, comme autant de composantes d'établissements traditionnels, c'est l'ambition de Tom Horn qui a pris en main la direction de l'Ecole alternative de Cottage Grove, une petite ville de l'Oregon (USA). Education week évoque le parcours atypique de ce chef d'établissement qui se décrit volontiers comme un ancien hippie davantage porté sur le surf que sur les études. Il a radicalement changé ce lycée avec une pédagogie entièrement organisée par projets. Près de 40 % de ses élèves sont sans domicile fixe, 14 % ont déjà des enfants, beaucoup ont eu des problèmes de drogue et tous sont en risque de décrochage. Mais alors qu'en 2006, le taux d'absentéisme dépassait les 75 %, il est tombé à 10 %. Les résultats aux tests, encore inférieurs à la norme, surtout en maths, s'améliorent et l'établissement où personne ne voulait aller, a maintenant une liste d'attente de 180 élèves.
Du fait d'un environnement naturel très riche et de son intérêt pour l'écologie, il a choisi comme thème pour l'établissement le développement durable, et divisé les élèves en 5 groupes, agriculture, énergie, sylviculture, architecture et eau. Les emplois du temps ont été également bouleversés, puisque chaque enseignant a un groupe toute la journée : "je peux mettre un terme à une leçon pour y revenir un autre jour, ou au contraire aller plus loin que prévu", s'ils se passionnent, ils sont imprévisibles, explique une enseignante dont l'implication est évidemment beaucoup plus importante que dans un établissement traditionnel. Le recrutement a été assuré par Tom Horn, et tous les enseignants sont des fous de glisse ou d'escalade, comme lui-même.
Les élèves ne se contentent pas d'apprendre, ils produisent aussi des légumes, des poissons d'élevage et du miel pour le quartier, ce qui contribue à restaurer leur estime de soi, au point que le terrain de foot pourrait bien devenir un potager.
L'établissement travaille aussi avec l'université de l'Etat et avec les départements de sciences de l'éducation de l'université de Washington et de Harvard... Et son proviseur explique comment le modèle peut en être dupliqué : "Vous prenez un lycée traditionnel et vous mettez notre modèle dedans, c'est une école dans l'école".
L'article d'Education week ici