Un inspecteur de l'Education nationale ne peut pas contracter avec le rectorat (SNPI)
Paru dans Scolaire le vendredi 20 avril 2012.
Le SNPI (syndicat FSU de l'inspection) met en garde les inspecteurs de l'Education nationale qui seraient tentés de signer un "contrat d’objectif de circonscription" avec leur recteur. Il leur rappelle qu'ils "n'ont pas la personnalité morale indispensable à la signature d’un contrat", bien que la circulaire de préparation de la rentrée scolaire 2012 indique que "les contrats de circonscription du premier degré seront encouragés" et qu' "il peut être également envisagé la passation de contrats regroupant un collège et les écoles du secteur".
Au-delà de l'absence de personnalité morale, mais aussi d'égalité "entre l’inspecteur et son recteur", et de "liberté de négociation", le syndicat nourrit "les plus grandes réserves" sur l'intérêt de cette modalité de gestion du système éducatif. Il rappelle que les contrats "impliquent des personnes morales et des faits matériels objectivables". Or "en matière d’éducation, on a affaire à des élèves, à des citoyens, à des principes, à des finalités et à des dynamiques difficilement objectivables".
De plus, "a volonté de tout contractualiser constitue un moyen de désinstitutionnaliser l’école publique au profit d’une personnalisation poussée à l’extrême (...) On se situe ici dans la mise en œuvre progressive d’une théorie néolibérale (...), celle du New Public Management" dont "plusieurs études" ont montré qu'il provoquait "une baisse sensible des résultats scolaires". Le SNPI estime encore que "les initiateurs de cette démarche rêvent de confier les services publics à des opérateurs privés pour qu’ils soient régulés par la loi du marché".
L'analyse complète du SNPI, ici.