Constitution d'un collectif de "déchiffreurs"
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 03 avril 2012.
"Présenter des données scientifiquement fondées" et "faire connaître les données utiles au débat public" : le "Collectif des déchiffreurs de l’éducation" se donne ces objectifs et dénonce "les allégations mensongères ou fantaisistes que certains font circuler sur notre système éducatif". Il évoque la "censure", les "blocages" qui, "depuis le début du quinquennat", ont "entravé la publication des données relatives au système éducatif construites" par la DEPP, le service statistique et d'évaluation de l’Éducation nationale. De même ne sont pas publiés "des rapports des inspections générales et des rapports de chercheurs pourtant commandités par les services ministériels".
Ce collectif estime que les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur "organisent la confection par des directions politiques d’évaluations à la méthodologie douteuse et de statistiques discutables, voire mensongères". Sont notamment visées, même si le communiqué ne le dit pas explicitement, les évaluations de CE1, CM2 et de 5ème mises en place par la DGESCO (direction de l'enseignement scolaire). Sont également visés les chiffres relatifs au "décrochage".
Les déchiffreurs demandent une indépendance scientifique pour "les professionnels de la statistique publique et de l’évaluation", laquelle passe notamment par "la liberté de publication et de diffusion".
Il est constitué par plusieurs organisations syndicales, la CGT Educ’action, la FSU et ses syndicats, le SGEN CFDT, Sud Education, l’UNSA-Éducation et ses syndicats, plusieurs organisations pédagogiques ou de parents, le CRAP-Cahiers pédagogiques, Education & devenir, la FCPE, le GRDS (Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire), La Ligue de l’enseignement, l’OZP (Observatoire des Zones prioritaires), ainsi que l’Appel des Appels, et que plusieurs personnalités, anciens responsables du ministère de l'Education nationale (Daniel Blondet et Jean-Claude Emin), journaliste (Pascal Bouchard) ou universitaires (Florence Audier, Vérène Chevalier, Fabienne Maillard, Nathalie Mons).