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L'ANAPSYPE rappelle aux élus quels sont les besoins spécifiques des moins de 3 ans

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 04 avril 2012.

"Les enfants de moins de 3 ans ne fonctionnent pas et n'ont pas les mêmes besoins que les enfants plus grands", insiste Sylviane Giampino. La fondatrice de l'ANAPSYPE (psychologues petite enfance) visait dans ce propos les jardins d'éveil. Le décret "Morano" (juin 2010), à l'origine de ces nouveaux lieux d'accueil, dérèglemente le taux et la formation de l'encadrement, et "ne prend pas en compte la réalité psychique des bébés, qui ne sont pas encore dans une logique de socialisation, l’importance des interrelations enfants-parents-professionnels, et donc l’indispensable professionnalisation que cela requiert."

Le colloque "Y a-t-il encore une petite enfance?", organisé par l'ANAPSYPE les 30 et 31 mars derniers a accueilli autour d'une table l'UNAF et des élus. Tous étaient d'accord pour donner la priorité à la création de places d'accueil, rappelant que la moitié des enfants de moins de 3 ans en France sont gardés par leurs parents. Ils s'inquiétaient cependant du nouveau vocable de "solution d'accueil", qui renvoie au processus d'optimisation des places dans les crèches en particulier où deux enfants à mi-temps, par exemple, ne prennent qu'une "place".

Ils ont également souligné le caractère stigmatisant du ciblage de certaines populations, comme les familles monoparentales, par la CAF, et des actions de soutien à la parentalité. "Il est dommage que l'écoute et l'accompagnement s'exportent dans des lieux spécifiques du fait que les personnes qui s'occupent des enfants et sont en contact quotidiennement avec les parents n'ont plus le temps de le faire" a regretté une éducatrice dans l'assistance.

Une autre a souligné l'absurdité de ce ciblage. "Toutes les familles souhaitent la qualité pour l'accueil de leurs enfants." Elle s'interroge sur le mot "soutien"."Les réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement (REAAP) renvoient à l'activité de professionnels dont les compétences sont établies. Pourquoi parler de 'soutien' qui exprime implicitement une posture différente, stigmatisante ? Par ailleurs, ce n'est pas la situation monoparentale contre laquelle il faut lutter mais contre la précarité."

Sylviane Giampino a rappelé que "la seconde circulaire sur les REAAP arrive à la suite de la politique de sécurité et de lutte contre la délinquance. Le ver était dans le fruit et revient avec les rapports Benisti (2005) et Bockel (2010)." La psychanalyste fait référence à ces deux rapports sur la prévention de la délinquance parce qu'ils prônent son dépistage dès le plus jeune âge. L'ANAPSYPE critique "les méthodes de prévention qui confinent à la traque des bébés, dont elle avait anticipé les risques de dérive" dès 1990 dans un colloque "Les bébés, tous des traqués?"

Le site de l'ANAPSYPE ici

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