Décès de Claude Duneton, qui a mis en évidence la distance entre la culture scolaire et la vie
Paru dans Scolaire le lundi 26 mars 2012.
Claude Duneton est décédé le 21 mars. L'un de ses tous premiers livres, "Je suis comme une truie qui doute" (Le Seuil, 1976) avait trouvé un écho tout particulier dans les milieux enseignants. Il y dénonçait le caractère artificiel de la culture scolaire, qui lui semblait faire obstacle à la démocratisation de l'Ecole. De même son "Anti-manuel de français" (Le Seuil, 1978) mettait en garde contre les morceaux trop bien choisis des anthologies scolaires comme le "Lagarde et Michard". Professeur d'anglais, très attaché au "parler croquant" de son enfance corrézienne (il est né en 1935 non loin de Collonges-la-Rouge), il avait quitté l'enseignement après avoir dénoncé encore une fois les conditions de l'enseignement du français dans "À hurler le soir au fond des collèges" (Le Seuil, 1984). Il y dénonçait aussi les "pédagogues".
Se consacrant dès lors à l'histoire de la langue populaire, il avait encore lancé, sans trouver d'échos médiatiques, une croisade contre l'école maternelle qui tendait à s'imposer comme une école obligatoire, aux dépens de la famille, estimait-il.