Colloque de l'AFAE : le milieu pédagogique français s'ouvre à l'international (A. Bouvier)
Paru dans Scolaire le lundi 19 mars 2012.
"Pour la première fois, nous avons dû arrêter les inscriptions une semaine avant l'ouverture de notre colloque. Pourtant, le sujet, 'les enjeux internationaux', ne sont pas de ceux qui attirent le plus nos collègues habituellement." Alain Bouvier, président de l'AFAE (association française des administrateurs de l'Education), revient pour ToutEduc sur le colloque des 16, 17 et 18 mars, à Strasbourg. Pour lui, "le milieu pédagogique est beaucoup moins fermé à ces questions qu'il ne l'était". Il constate d'ailleurs que dans cette association qui compte nombre de cadres supérieurs du système éducatif, inspecteurs généraux et recteurs ou anciens recteurs notamment, le nombre des enseignants inscrits à ce colloque était également supérieur à celui des autres années.
Ils sont venus entendre des collègues venus d'Irlande, d'Ecosse, d'Angleterre, d'Allemagne, de Suisse, d'Arménie, du Portugal, d'Espagne ou d'Italie, avec "l'idée qu'on peut apprendre les uns des autres, sans se copier pour autant". Alain Bouvier a été très "impressionné" par la conférence d'ouverture d'Antonio Novoa, recteur de l'université de Lisbonne, pour qui l'Ecole aura, dans le futur un rôle plus modeste. En revanche, sera davantage affirmée la nécessité de disposer d'espaces publics d'éducation, et de réaffirmer la mission sociale de l'éducation : aider la jeunesse à construire le monde dans lequel elle vivra. Il estime aussi que recherche, action et décision devraient être davantage liées, comme elles le sont en médecine avec où l'hôpital joue ce rôle.
Autre moment du colloque qui a surpris l'ancien recteur, la communication d'un enseignant anglais évoquant la réforme en cours outre-Manche : un nombre "considérable" d'établissements scolaires se sont portés volontaires pour entrer dans une logique financière, la part du budget venant du privé étant supérieure à celle qui vient de la puissance publique. "Le paysage est méconnaissable, même pour un Anglais", a-t-il ajouté.