Augmenter le temps de travail des enseignants... Les avantages et les inconvénients pour R. Boyer (Aide aux profs)
Paru dans Scolaire le mercredi 29 février 2012.
Nicolas Sarkozy propose d'augmenter le nombre des heures de présence des enseignans du second degré dans les établissements. Rémi Boyer (Aide aux profs) y voit "un signal très fort" adressé à la société : "oui, un enseignant travaille autant que n’importe quel salarié, oui il est adaptable, oui il peut se reconvertir car très polyvalent dans ses compétences." Le chef d’établissement pourrait mieux gérer les ressources humaines et "la part d’enseignement des enseignants usés pourrait ainsi être allégée au profit de taches administratives, ou de soutien individuel, ou groupé, ou de missions de médiation". Mais le métier "restera-t-il vraiment attractif si (...) l’horaire en établissement se rapproche de plus en plus de celui d’un emploi administratif ?" Les chefs d’établissement ne seront-ils pas tentés de demander "toujours plus" si cette mesure n'est pas rigoureusement encadrée ? Les collectivités auront-elles "les moyens de réaliser les agrandissements et les aménagements indispensables" pour que les enseignants aient des bureaux individuels, et que se passera-t-il en attendant les travaux ? La solidarité au sein des équipes enseignantes ne sera-t-elle pas mise à mal, les volontaires devenant les "chouchous" des chefs d’établissement ? et ceux qui font actuellement des "heures sup" dans les sociétés de soutien scolaire devraient-ils y renoncer, leurs places étant prises par des étudiants ?
L'analyse de Rémi Boyer, ici.