Nicolas Sarkozy fait du collège l'enjeu d'un second mandat
Paru dans Scolaire le mardi 28 février 2012.
Nicolas Sarkozy veut faire de l'école, "de la petite enfance au bac", sa priorité dans les 5 ans qui viennent, et il ajoute que "le mal est profond". Le candidat de l'UMP l'a dit ce mardi 28 février lors d'un meeting à Montpellier. Il a justifié la priorité donnée, lors du mandat qui s'achève, aux universités par leur mauvais état, et il a évoqué son bilan, citant notamment les programmes de 2008 et les "internats d'excellence" au sujet desquels il s'écrie : "Honte à ceux qui voudraient [les] remettre en cause !"
FINALITES. Pour le candidat, les familles doivent pouvoir dire à leurs enfants : ""travaillez bien à l'école et (...) vous serez libre de devenir ce que vous souhaitez." Il ajoute qu' "on a eu tort quand on a voulu mettre l'enfant au centre" et "abaiss[er] le rôle du savoir", mais que le but de l'école, c'est "l'épanouissement des enfants, de leurs talents, de leur intelligence". Elle doit leur faire aimer "le vrai, le beau, le juste", "leur faire aimer les livres", leur "faire aimer ce qui demeure éternellement grand, beau", leur faire "découvrir les chefs d'oeuvre" de l'art, du cinéma, de la littérature, et "structurer les intelligences".
Elle doit aussi "brasser, mélanger tous les milieux", mettre côte à côte "l'enfant du riche et du pauvre", et leur donner les mêmes chances, avec la même exigence.
Le candidat évoque aussi "une école du respect, de la politesse, où on apprend à vivre avec les autres, où on apprend qu'on n'a rien sans rien" et que "le savoir est un trésor". C'est l'école du mérite, de l'exigence, de "la promotion de l'excellence".
LAÏCITE. Il défnit l'école laïque comme "une école où l'on respecte toutes les croyances en n'en manifestant aucune", une école qui est "à l'abri de tous les conflits religieux". La laïcité est "un bien précieux dont nous ne pourrons accepter la remise en cause ni par le voile partiel, ni par le voile intégral".
COLLEGE. "Il faudra repenser complétement le collège", estime le candidat pour qui "la multiplicité des professeurs contribue à déstabiliser" les enfants qui y arrivent. Il faudrait donc des "professeurs polyvalents" en 6ème et 5ème, puis, en 4ème, dès lors que les savoirs fondamentaux sont acquis, diversifier les parcours de formation. "Le collège unique a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire."
PEDAGOGIE. N. Sarkozy voudrait des "études surveillées du CP à la terminale". Il n'est "pas favorable à la suppression du redoublement, qui serait un signal de complaisance", ni "à la suppression des notes" et voudrait la "généralisation des groupes de niveau à l'école comme au collège".
ENSEIGNANTS. Après avoir dénoncé le corporatisme, et exalté une école qui est l'affaire de tous, "au coeur de la République" et qui "appartient d'abord à toutes les familles de France qui leur confient leurs enfants", il propose, sur la base du volontariat aux enseignants du second degré, d'être présents 8 heures de plus par semaine dans l'établissement, et de bénéficier d'une augmentation de salaire de 25 %.
"Je souhaite qu'ils disposent d'un bureau pour recevoir leurs élèves", notamment parce qu'il y a "des choses intimes qui doivent se dire" et qui ne peuvent l'être dans la classe.
PARENTS. En ce qui concerne les parents, le candidat considère qu' "on est responsable de ses enfants" et que "la société n'est pas responsable de tout". Il indique qu'il y a eu en tout "171 suspensions des allocations familiales". Il ajoute qu'il "est du devoir des parents de suivre l'éducation de leurs enfants" et que "chaque année", ils pourraient avoir "l'obligation d'inscrire eux-mêmes leurs enfants auprès de l'enseignant ou du professeur principal".
ETABLISSEMENTS. Le candidat souhaite donner à chaque établissement le pouvoir de recruter directement leurs enseignants, avec des "régimes indemnitaires différenciés".
BACCALAUREAT. "Supprimer le baccalauréat serait une erreur", mais le candidat estime que "le temps est venu" de débattre d'une réforme, d' "une exigence plus élevée" de "moins d'options", d'un "tronc commun plus important..."