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Claude Greff défend les jardins d'éveil et l'aide sociale à l'enfance (interview exclusive)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Justice le lundi 20 février 2012.

Jardins d'éveil, aide sociale à l'enfance, informations préoccupantes et suivi des familles signalées, Claude Greff, secrétaire d'Etat chargée de la Famille répond aux questions de ToutEduc.

ToutEduc: L'UMP a repris dans son programme les jardins d'éveil comme solution pour l'accueil des enfans de deux ans. Or ils ne semblent pas avoir eu le succès attendu lors de leur création. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? 

Claude Greff : Effectivement, seuls 15 jardins d'éveil existent aujourd'hui. Les collectivités territoriales n'ont pas saisi cette opportunité et les 25 millions d'euros alloués chaque année depuis trois ans par l'Etat via la CNAF pour aider à leur création ont été à peine entamés. Ces jardins sont pourtant une excellente chose. A deux ans, beaucoup d'enfants s'ennuient à la crèche, ils ont envie de bouger, mais ils ne sont pas mûrs pour l'école. D'ailleurs, les jardins d'éveil que j'ai visités étaient situés dans les locaux de l'école maternelle, et ils constituent un sas entre la crèche ou l'assistante maternelle et l'école. 

ToutEduc : Que répondez-vous aux critiques exprimées, notamment par le collectif "Pas de bébé à la consigne", au sujet de la baisse du taux d'encadrement dans les jardins d'éveil ?

Claude Greff : La formation du personnel n'a pas changé. Concernant le taux d'encadrement, puisque ces enfants sont plus autonomes, cela ne pose pas de problème qu'on passe de 1 adulte pour 8 enfants à 1 adulte pour 12 enfants. Et pour la collectivité, le coût est moindre. Une place en jardin d'éveil coûte 7 000 euros contre 12 000 euros en crèche. Quant à l'Ecole, c'est un lieu où on apprend. Les enfants ne relèvent pas, à cet âge là, des apprentissages.

ToutEduc : Que pensez vous des programmes de promotions de la santé mentale, tels que "les amis de zippy", expérimentés dans des crèches et des écoles maternelles ?

Claude Greff : Je ne suis pas au courant de ces programmes qui ne sont pas pilotés par l'Etat. Les structures d'accueil de la petite enfance n'ont pas vocation à prévenir la délinquance mais à éduquer les enfants, en complément des parents. Le but est de leur apprendre à vivre en collectivité. Si un enfant est plus agressif ou qu'il a des problèmes spécifiques, à ce moment-là il faut qu'on fasse plus attention à lui.

ToutEduc : Changeons de sujet et passons à l'enfance en danger. L'ONED a publié un rapport qui montre une grande diversité des politiques de protection de l'enfance selon les départements. Pensez-vous que nous sommes allés trop loin dans la décentralisation?

Claude Greff : Je n'ai aucun regret concernant la décentralisation des services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), qui permet une plus grande proximité avec les enfants et la famille. Le problème, c'est la disparité de l'intérêt manifesté par les départements vis-à-vis de l'ASE. Seuls 57 d'entre eux ont mis en place une cellule départementale de recueil de traitement et d'évaluation des situations de danger et de risques de danger pour l'enfant et l'adolescent. J'ai d'ailleurs confié une mission au Haut Conseil à la Famille sur la prise en charge des enfants selon les territoires. La notion d' "informations préoccupantes" doit aussi être clarifiée. Il faut que les départements se transmettent leurs informations et coordonnent leurs actions. 

Aujourd'hui les parents qui ont fait l'objet d'un signalement peuvent passer d'un département à un autre et rien ne sera fait pour l'enfant en danger aussi longtemps qu'un nouveau signalement n'aura pas été fait. Un décret est d'ailleurs actuellement examiné au Conseil d'Etat pour harmoniser l'action départementale et assurer le suivi des situations familiales.

 

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